vendredi 15 août 2014

Irak : le siège des djihadistes "brisé", indique Obama..


Le président américain a annoncé jeudi que les frappes aériennes avaient brisé le siège de combattants de l'État islamique des monts Sinjar.

Barack Obama a annoncé jeudi que les frappes aériennes américaines contre les djihadistes avaient brisé le siège des monts Sinjar, dans le nord de l'Irak, où s'étaient réfugiés des milliers de yézidis. Il a précisé que l'armée américaine allait poursuivre ses frappes aériennes contre les djihadistes dans le Nord, entamées le 8 août.

Entre 4 000 et 5 0000 réfugiés de la minorité yézidie

Entre 4 000 et 5 000 membres de la minorité yézidie se trouvent actuellement dans les montagnes de Sinjar, au nord de l'Irak, où ils ont cherché refuge face à l'avancée des extrémistes sunnites de l'État islamique, a également annoncé le Pentagone jeudi. La vingtaine de Bérets verts américains envoyés sur place la veille a pu estimer cette population "entre 4 000 et 5 000" personnes, mais, a souligné le contre-amiral John Kirby, "un certain nombre d'entre eux, peut-être 2 000, vivent là-bas et ne veulent pas nécessairement partir".
 
Dans le même temps, la communauté internationale intensifiait ses efforts pour fournir de l'aide humanitaire aux personnes déplacées par l'offensive des combattants de l'État islamique (EI) dans le nord-ouest du pays ainsi que des armes et du matériel aux forces kurdes qui luttent contre eux. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés avait estimé il y a quelques jours à plusieurs dizaines de milliers le nombre de déplacés, en majorité de la minorité kurdophone et non musulmane des yézidis, pris au piège sans vivres et sans eau dans les montagnes de Sinjar, après avoir été chassés de chez eux par les djihadistes.
L'incertitude demeure sur le nombre de personnes encore dans les monts Sinjar, Washington ayant affirmé mercredi à la suite d'une mission de reconnaissance que les déplacés étaient "beaucoup moins nombreux" et vivaient dans "de meilleures conditions" qu'attendu. Depuis quelques jours, plusieurs milliers de yézidis ont en effet réussi à quitter la montagne, a expliqué le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby.

48 000 litres d'eau

Des centaines de milliers de personnes ont été jetées sur les routes par l'offensive fulgurante lancée le 9 juin par l'EI qui s'est emparé de pans entiers du territoire au nord, à l'ouest et à l'est de Bagdad. Depuis une dizaine de jours, les djihadistes ont avancé vers le Kurdistan autonome, chassant des dizaines de milliers de membres des minorités chrétienne et yézidie de leurs villes, à Sinjar et Qaraqosh notamment, tombées aux mains de l'EI. Les forces kurdes dépassées tentent de les freiner.
À Dohuk, au Kurdistan autonome, où nombre d'entre eux ont trouvé refuge après avoir fui via la Syrie, les déplacés très affaiblis témoignent de l'horreur survenue dans leurs villages à l'arrivée des djihadistes, qui ont pourchassé les yézidis dans les rues, abattant de jeunes hommes et enlevant les femmes.
"Ils disaient aux gens que soit ils rejoignaient leur islam soit ils allaient mourir", raconte Hamid Kurdo, précisant qu'on leur avait donné 72 heures pour choisir. Pour leur venir en aide, le Royaume-Uni a livré plus de 48 000 litres d'eau potable, plus d'un millier de lampes marchant à l'énergie solaire ainsi qu'un millier d'abris visant à se protéger de la chaleur. 

Livraisons d'armes

Parallèlement à l'aide humanitaire, les Occidentaux ont décidé d'envoyer des armes aux forces kurdes. Après les États-Unis, la France a annoncé qu'elle leur livrerait des "armes sophistiquées" dans les prochaines heures, et Londres a dit qu'il acheminerait celles de pays tiers. Berlin va envoyer vendredi à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, quatre appareils Transall chargés de 36 tonnes de ravitaillement et de matériel médical, selon l'agence DPA.
L'Union européenne doit tenir vendredi à Bruxelles une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères. Sur le plan politique, le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi, qui a obtenu un soutien international massif, doit désormais former un gouvernement d'union appelé à rassembler toutes les forces politiques dans un pays miné par les divisions. Il a jusqu'au 9 ou 10 septembre pour le faire.
Mais le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, même s'il a été lâché par ses alliés iranien et américain et des membres de son bloc chiite, auquel appartient M. Abadi, s'accroche à son poste. Maliki ne cesse de répéter qu'il a la légitimité pour un troisième mandat, après l'arrivée en tête de sa coalition aux législatives d'avril. Ses détracteurs imputent le chaos dans le pays à sa politique d'exclusion des sunnites et son autoritarisme pendant ses huit années au pouvoir. 
C'est cette marginalisation de la minorité sunnite dans un pays majoritairement chiite qui a favorisé, selon eux, l'offensive des djihadistes sunnites.

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