jeudi 28 août 2014

Gaza avec « G » comme Guerre mondiale..


Michel Garroté, réd en chef –- 
Depuis 2007, sur dreuz.info, nous utilisons la formule « Quatrième guerre mondiale » à propos du Jihad mondial lancé en vue du Califat universel. Je me souviens qu’en 2007, nous n’étions pas nombreux à écrire cela. Mais en 2014, les yeux s’ouvrent, tant le Jidad est devenu – précisément – mondial et tant il est vrai que les Califats prospèrent.
Ainsi, Misha Uzan sur i24news écrit (lien en bas de page) : Lors de sa dernière conférence de presse, le Premier ministre israélien comparait le Hamas à l’Etat islamique en Irak et en Syrie (EI). Selon lui, Israël et les Etats-Unis participent à une même guerre contre l’islamisme radical. En vérité les différents fronts de cette guerre sont bien plus nombreux.
Depuis une quinzaine d’années, les présidents français ont tous, sans exception, exprimé leur refus de voir le conflit du Proche-Orient être importé dans les frontières de l’hexagone. La France ayant les plus fortes communautés musulmane et juive d’Europe, cette crainte est répandue et répétée à chaque soubresaut entre Israël et ses voisins proches.
Pourtant, j’ose l’affirmer : il n’y a aucune importation du conflit en France (ou ailleurs).Loin de moi l’idée de vouloir nier les événements des mois de juillet et août, notamment les synagogues attaquées et les violences commises à l’encontre des commerces juifs à Sarcelles ou ailleurs.
Je ne tiens pas non plus à nier les attaques très nombreuses qui se répètent depuis bien avant les années 2000. Bien au contraire, j’affirme qu’en France, comme en Israël, aux Etats-Unis ou ailleurs, il s’agit d’un seul et même conflit.
Lorsque des drapeaux du Hamas et du Djihad ornent les rues de Paris, il ne s’agit pas d’un conflit importé, mais du même conflit en France, en Israël, et dans toutes les démocraties. Cette lutte, c’est celle que mènent le djihadisme, le totalitarisme islamiste et plus généralement tous les ennemis de la liberté contre les démocraties.
Ne devrait-on pas combattre ce totalitarisme partout où il est? Voudrait-on lorsqu’on crie « mort aux juifs » mais aussi « Mort à Israël » dans les rues de la capitale française, qu’aucun Français ne réagisse et ne manifeste afin de ne pas « mettre de l’huile sur le feu », « envenimer les tensions », ou « importer le conflit » ? Souhaiterait-on museler, pour ne pas « importer le conflit », ceux qui pensent non seulement que se joue à Gaza une bataille importante pour Israël mais aussi pour le monde civilisé ?
Lorsque les services de renseignement français déjouent un attentat contre la cathédrale de Strasbourg, ils participent à la guerre contre le totalitarisme islamiste. Lorsque l’armée israélienne détruit des tunnels qui permettent aux hommes du Hamas de s’infiltrer en Israël pour tuer des soldats ou des civils, elle ne fait pas autre chose. Lorsque l’armée américaine bombarde l’Etat islamique en Irak, elle y contribue aussi, de même que l’armée française lorsqu’elle combat Aqmi au Mali, etc. Ce ne sont que plusieurs fronts d’une même guerre.
Je n’ignore pas bien entendu les raisons stratégiques et les intérêts géopolitiques qui poussent tel ou tel Etat à agir dans tel pays et pas dans tel autre, à tel moment et non à un autre. Il n’empêche, c’est le même conflit contre un même totalitarisme, comparable au fascisme, au nazisme, au communisme. Une guerre mondiale.
Bien qu’elle ne soit pas déclarée, bien que les chefs d’Etat n’en aient pas toujours conscience, ou ne le disent pas toujours (voire jamais), la troisième guerre mondiale (ou la quatrième si on considère que la 3e fut la guerre froide), a bel et bien commencé. Elle est certes différente des deux précédentes, mais la guerre froide aussi fut différente. C’est une guerre qui pourrait bien s’étaler dans le temps et dans l’espace. Et qui pourrait être au fond, plus dure même que les précédentes.
Dans une discussion sur Facebook, un ami me demandait pourquoi le conflit entre Israël et Gaza suscitait tant de réactions, de passions, et de controverses dans les milieux francophones sur les réseaux sociaux alors que la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’en suscitait que très peu, bien qu’il existe des communautés russe et ukrainienne importantes en France.
Plusieurs raisons pourraient l’expliquer : l’importance prise par les réseaux sociaux dans un conflit qui dure d’un côté, et de l’autre le détachement relatif des communautés russe et ukrainienne vis-à-vis de leur pays, ou encore le fait que les Français d’origine ukrainiens sont très souvent russophones et très partagés sur les événements.
Mais toutes ces raisons ne sont pas suffisantes. L’explication principale réside dans le fait que la guerre entre la Russie et l’Ukraine, aussi importante qu’elle puisse être dans le monde, et pour le monde, compte tenu des acteurs puissants qu’elle implique, n’est qu’un conflit local. Le conflit entre Israël et Gaza en revanche, qui implique directement des acteurs beaucoup plus petits sur la scène internationale, n’est pas un conflit local, mais l’expression locale d’un conflit mondial. Et cela fait toute la différence.
Aussi comme l’a écrit récemment Elie Wiesel, « ce dont nous souffrons aujourd’hui, ce n’est pas d’une guerre des Juifs contre les Arabes, ni d’une guerre des Israéliens contre les Palestiniens. Il s’agit plutôt d’une guerre entre ceux qui défendent la vie et ceux qui glorifient la mort. C’est un combat de la civilisation contre la barbarie », conclut Misha Uzan.
Misha Uzan est éditeur web pour i24news en français et journaliste. Il est aussi l’auteur de L’an prochain à Tel Aviv, sorti récemment et en vente sur Internet.
Reproduction autorisée avec mention :
Michel Garroté réd chef  www.dreuz.info
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