La bataille de Shejaiya, le bastion du Hamas dans les faubourgs de Gaza-City, reste inachevée, mardi 22 juillet, indiquant que les Islamistes ne renoncent pas.
En effet, des renforts frais du Hamas paraissent avoir pris de nouvelles positions dans la zone où se déroule la bataille, au cours de la nuit. Ils pourraient bien être arrivés grâce au système des tunnels du Hamas comportant de nombreux couloirs.
Toutes les quelques heures, le porte-parole de Tsahal diffuse deux sortes de statistiques :
le tableau des blessés et pertes israéliennes et le nombre de frappes de Tsahal contre le Hamas.
Il a peu à raconter sur les mouvements de Tsahal. Aucun correspondant israélien ou étranger n’a eu l’autorisation d’accompagner les troupes de Tsahal combattant à Gaza – une politique que Tsahal poursuit depuis la Seconde Guerre du Liban de 2006. Les chefs militaires sont, par conséquent,libres de gérer les données humaines et électroniques, émanant du théâtre de guerre, y compris les images provenant des différents fronts, sans réelle couverture extérieure indépendante. Le public visionne les mêmes séquences de surveillance de Tsahal, jour après jour.
Cette politique réduit les risques rencontrés par les forces de Tsahal et garde secrètes l’échelle de leur déploiement et leurs identités, aux yeux de l’ennemi – et c’est globalement bénéfique pour l’effort de guerre d’Israël.
D’un autre côté, cela génère un écart profond entre la « version officielle » et l’état véritable du déroulement sur le champ de bataille. Puisque la plupart des gens ont accès à des parents présents sur le front- sans même mentionner les rumeurs prolifiques, démultipliées par les réseaux sociaux – la crédibilité des chefs de guerre nationaux en souffre forcément.
Les communiqués officiels sont remplis de statistiques impressionnantes. Mardi matin, on rapportait que Tsahal avait frappé 3.200 cibles du Hamas depuis le début de l’opération. Au cours des quatre derniers jours, les soldats ont localisé 23 tunnels secrets et 36 puits menant au complexe souterrain du Hamas, tué 186 terroristes du Hamas au combat. Israël a perdu 28 officiers et hommes du rang au cours de la même période.
Ces tableaux illustrent les périls et difficultés rencontrés par Tsahal, de la part d’un ennemi féroce qui refuse de craquer sous la pression des assauts aérien et terrestre.
Parce que les pertes des Brigades Golani à Sheijaiya ont été aussi lourdes, les chefs de Tsahal n’avaient pas d’autre choix que de dévoiler les informations disponibles à propos des combattants sur ce front. Mais personne, excepté les combattants et leurs officiers, ne sait comment les choses se présentent sur les autres théâtres de combat, auxquels cinq forces spéciales d’assaut ont été affectées.
Il n’y a aucune nouvelle qui transpire, par exemple, du secteur Sud de Rafah et Khan Younès ni des villes du nord, Shati et Zeitun. Personne ne sait combien de tunnels doivent encore être détruits – ni où- avant que Tsahal puisse affirmer avoir réalisé cette partie cruciale de sa mission antiterroriste.
Selon toutes les normes militaires, Tsahal a nettement pris l’avantage sur le Hamas. Mais la bataille decisive doit encore être gagnée. Cette situation semble avoir durci la résistance du Hamas et sonrefus de toute proposition de cessez-le-feu, qui ont pris forme dans diverses parties de la région au cours de ces derniers jours.
Les dirigeants du Hamas se sentent encore suffisamment forts pour continuer de combattre et de suspendre toute réponse, dans l’attente de termes bien plus favorables que ceux qui leur ont été offerts jusqu’à présent.
Par conséquent, les hostilités vont probablement se prolonger pour une période indéterminée .
Pour Israël, l’horloge diplomatique tourne trop vite. Alors que la guerre se prolonge, sans bataille décisive remportée sur au moins l’un des fronts de Gaza, le taux de pertes en augmentation, des deux côtés, menace de saper la capacité d’Israël à tenir bon face aux pressions de la diplomatie internationale en vue d’une trêve.
DEBKAfile
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