Les Israéliens sont à vif. Un dégoût de cette barbarie dont ils aimeraient qu’elle n’existât pas, mêlé à la rage et à la profonde tristesse de la découverte que les trois adolescents qui rentraient chez eux après l’école ont été tués de sang froid et à bout portant peu de temps après leur enlèvement, a gagné une société israélienne rarement unanime.
Des centaines de manifestants se sont spontanément réunis, ce soir, devant la mairie de Tel Aviv pour réclamer une intensification des opérations contre le Hamas.
Même la très anti-sioniste et très extrême gauchiste ONG B’Tselem a condamné le kidnapping et l’assassinat des trois étudiants, et a déclaré que « rien ne justifie » cet acte.
NGO Monitor a rappelé, car 70 ans après la Shoah l’Europe a remis ses compteurs à zéro, que le droit internationals’applique également au bénéfice des Juifs, et que le meurtre des trois jeunes israéliens est une très grave une violation des Droits de l’homme, même si l’infâme France 2 s’obstine à les qualifier de « colons » ce qu’ils ne sont pas, sauf à considérer tout Israël comme colonisé par les Juifs,

et même si iTélé, non moins infâme, et dans cette veine qui consiste à justifier l’abomination, n’hésite pas à mentir à son public en parlant de colons.

Adnan Abur Amer, dans Al-Monitor, annonce ce soir que les responsables du Hamas cherchent fébrilement des alliés régionaux pour dissuader les Israéliens de s’embarquer dans une opération militaire musclée, tandis que le journaliste palestinien Khaled Abu Toameh citant des sources à Gaza, écrit dans un tweet que des responsables du Hamas ont pris la fuite ou se terrent par peur de la menace israélienne.
Le Hamas pourrait pourtant ne pas avoir à craindre la pulvérisation, car l’ajournement de la réunion de cabinet ministériel israélien d’urgence, hier, afin de décider du type de riposte soulève quelques sérieuses questions.
La première est que la demande de la droite pour une riposte musclée, y compris en Judée Samarie, à été accueillie par un refus pourtant à un moment de forte émotion, même si nous savons depuis près d’une semaine que les trois étudiants sont décédés, et même si l’on peut supposer que les réponses à cette éventualité ont été plusieurs foisévaluées.
Ensuite, avec les esprits relativement calmés, les choix mieux soupesés pourraient décevoir les attentes d’une population fatiguée de toujours sur le métier devoir remettre cet ouvrage de nettoyage terroriste qui n’en finit pas. Les Israéliens ont d’ailleurs spécifiquement demandé à Bibi de donner l’ordre « de continuer les activités de sécurité contre le terrorisme, et surtout de ne pas interrompre l’armée dans son éradication du Hamas et autres mouvements radicaux ».
Ce que ne sait pas la population israélienne, c’est que, affirme Neri Zilber, journaliste et chercheur en politique duMoyen Orient au Washington Institue, « une autre opération intensive comme Pilier de défense en décembre 2012 qui implique l’aviation et la force navale… est une possibilité, mais ni Israël ni le Hamas ne souhaitent une escalation de cette magnitude. »
En appui de cette assertion, Zilber indique que des hauts gradés de Tsahal lui ont déclaré, la semaine dernière, que « la dernière fois que trois Israéliens ont été kidnappés [en 2006 par le Hezbollah à la frontière libanaise], cela a débouché sur une guerre qui a duré tout un mois. »
Zilber ajoute que selon ses informations, lors de la réunion de crise du cabinet ministériel d’hier, l’état major de Tsahal a recommandé la modération, de crainte qu’une intensification à Gaza débouche sur une guerre de grande envergure.
Il n’en demeure pas moins que selon mes propres sources, Israël a déplacé ses forces vers le sud et se prépare à une intervention dans Gaza, et plusieurs observateurs rapportent que la marine israélienne s’est positionnée près des côtes de la bande palestinienne, tandis que d’autres dômes de fer, le système anti-missiles moyenne portée israélien, ont été déployés dans le sud.
De là à conclure que le grand nettoyage se prépare, je ne recommande pas l’excès d’enthousiasme : la chute ne serait que plus amère.
Ce soir, Netanyahu a déclaré en restant assez vague – mais la guerre psychologique est à ce prix – que l’opération va continuer, et que« nous trouverons les meurtriers, et nous frapperons Hamas et ses infrastructures, et intensifierons nous actions… si nécessaire. »

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