Selon un porte-parole de l'armée israélienne, des sites de lancement de roquettes, des tunnels et des postes de commandement du Hamas ont été touchés.
L'offensive aérienne israélienne contre le Hamas palestinien, pour stopper le feu nourri de roquettes de Gaza, fait un nombre croissant de pertes civiles, alors que le Conseil de sécurité doit se réunir en urgence pour tenter d'enrayer l'escalade.
Une nouvelle frappe meurtrière a tué huit Palestiniens qui regardaient la demi-finale de la Coupe du monde entre l'Argentine et les Pays-Bas dans un café de Khan Younès, selon le porte-parole des services d'urgences, Achraf al-Qodra. Dans la nuit, toujours à Khan Younès, dans le sud de l'enclave palestinienne, quatre femmes et quatre enfants ont péri dans deux maisons bombardées. Un cinquième mineur a trouvé la mort lors d'un raid à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza.
Parmi les autres victimes civiles des bombardements israéliens figure le chauffeur d'une agence de presse palestinienne locale, Media 24, qui circulait dans la ville de Gaza dans une voiture portant l'inscription "Presse", selon des témoins.
Un porte-parole militaire, Arié Shalicar, a qualifié de "tragédie" une autre frappe qui a fait huit morts mardi à Khan Younès, dont un enfant de 8 ans et deux adolescents, en assurant que l'armée, qui dit avoir cherché à éliminer un cadre d'une organisation armée, avait auparavant donné un ordre d'évacuation aux habitants. "Lancer un avertissement n'absout pas la partie attaquante de ne cibler que des objectifs militaires ou de s'abstenir de toute attaque si les pertes et les dégâts civils anticipés sont disproportionnés", a estimé Human Rights Watch (HRW). Quelque 75 Palestiniens ont été tués au cours des trois derniers jours, selon des sources médicales palestiniennes.
"L'attaque va continuer"
L'armée israélienne a pilonné "plus de 320 cibles" du Hamas, dans la nuit de mercredi à jeudi, portant à 750 le nombre de ses raids depuis le déclenchement de l'opération "Protective Edge" ("Bordure de protection") dans la nuit de lundi à mardi.
"Les résultats deTsahal (l'armée israélienne) sont pour l'instant significatifs et nous allons continuer d'attaquer le Hamas et les autres organisations terroristes", s'est félicité le ministre de la Défense Moshé Ya'alon. "Le Hamas subit des dégâts très importants et va continuer d'en subir dans les jours à venir avec toute la force qu'il faudra tant que le calme ne sera pas revenu dans le sud du pays", a-t-il martelé.
L'opération aérienne israélienne n'a toutefois pas réussi à faire cesser les salves de roquettes lancées par les combattants du Hamas et de son allié, le Djihad islamique, tous deux bien armés et équipés de roquettes à longue portée.
Au moins quinze engins se sont abattus depuis minuit en Israël et sept autres ont été interceptés par les batteries de défense anti-missile Iron Dome. Au total, plus de 220 projectiles ont atteint le territoire israélien depuis le début des hostilités. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a revendiqué des tirs de roquettes contre Tel-Aviv, Jérusalem, Haïfa (nord d'Israël), à une distance record de plus de 160 kilomètres de Gaza, ainsi que contre le site nucléaire de Dimona, au Sud. Ces tirs n'ont pas fait de victimes, mais des dizaines d'Israéliens ont été commotionnés.
Ce nouveau cycle de violences est le plus grave depuis l'opération "Pilier de défense" en novembre 2012, dont l'objectif était également de faire cesser les attaques à la roquette de Gaza. Il a été enclenché après le rapt, le 12 juin, puis le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par de jeunes extrémistes juifs.
"Gaza sur le fil du rasoir"
Devant "l'agression israélienne", les Palestiniens et les pays arabes ont réclamé une réunion d'urgence du conseil de sécurité de l'ONU sur la situation à Gaza. La séance, qui commencera à 10 heures locales (14 heures locales), consistera en un exposé public de la situation par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, suivie de consultations à huis clos entre les quinze pays membres du conseil.
"Gaza est sur le fil du rasoir", a averti Ban Ki-moon mercredi soir en évoquant le risque que la situation "échappe à tout contrôle". Il a invité le Premier ministre Benyamin Netanyahou à faire preuve "du maximum de retenue" et a dénoncé "les pertes civiles croissantes à Gaza", sans toutefois condamner directement les raids israéliens.
Benyamin Netayahou a d'ailleurs reçu le soutien des dirigeants américains et européens. Ainsi, le président français François Hollande a exprimé la "solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza".
Sur le plan humanitaire, l'Égypte a ouvert le point de passage de Rafah jeudi pour recevoir les Palestiniens blessés dans l'offensive israélienne.
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