vendredi 7 février 2014

Les créatures de la nuit s’éveillent au Museum d’histoire naturelle........


La conceptrice d’exposition Élodie Robert, qui a travaillé sur «Au fil des araignées» il y a deux ans, présente la nouvelle rétrospective jeunesse de la Grande Galerie de l’Évolution.
Après  les dinosaures, les araignées ou les cétacés, le Museum d'histoire naturelle s'intéresse aux créatures nocturnes, mais pas seulement. Dans le parcours, qui ouvre mercredi 12 février, enfants et parents sont invités à découvrir leur propre rapport au grand mystère que représente la nuit, attirante et effrayante à la fois.
EVENE. - Pourquoi une exposition sur le thème de la nuit?
Élodie Robert. - C’est un sujet très transversal. On s’intéresse à la fois à l’astronomie, aux animaux à travers une promenade sensorielle dans la forêt, puis au sommeil humain et animal. On finit avec une partie moins scientifique et plus culturelle sur les monstres de la nuit, une thématique dont les objets sont d’ailleurs disséminés à plusieurs endroits sur tout le parcours.
Quel genre d’objets exposez-vous?
Des pièces prêtées par  le Louvre le Quai Branly et  le musée Guimet, comme ce papyrus égyptien de la déesse Nout, qui avale le soleil chaque soir avant de le rendre à la vie tous les matins. Nous avons aussi un «attrapeur» de rêves amérindien, à accrocher à côté du lit pour qu’il attrape dans sa toile les bons et les mauvais rêves, ces derniers étant piégés et brûlés par le premier rayon du soleil. Ces objets présentent et expliquent les mythologies liées aux trois thématiques.
Pourquoi la nuit est-elle si fascinante?
C’est un moment un peu magique, qui provoque une certaine poésie. Comme on ne voit pas dans le noir et qu’on ignore ce qu’il s’y passe, l’imaginaire se développe d’après les bruits et les mouvements.
Quels sont les monstres de la nuit évoqués?
Les figures imaginaires du croque-mitaine, du vampire et du loup-garou, qu’on retrouve dans le monde entier sous des appellations différentes. Les parents ont inventé le croque-mitaine pour faire peur aux enfants et les éloigner de situations dangereuses. On présente aussi des portraits de vampires. L’obscurité terrorise beaucoup, car la nuit est liée au sommeil qui est un état relativement proche de la mort.
© Museum d'histoire naturelle
Qu’en est-il du loup-garou?
Depuis le Moyen Âge, on a fait du loup un grand carnivore qui terrorise la population, alors qu’en réalité, cet animal est craintif et évite toute compagnie. L’homme a ensuite inventé le loup-garou, à moitié-humain et encore plus terrifiant, pour assouvir ses pulsions meurtrières. Dans d’autres pays du monde, il prend l’apparence de l’animal le plus dangereux de la région, comme le crocodile et le cochon.
De quelle manière présentez-vous ces créatures au jeune public?
Sur le mode de la dérision, à travers des grimoires et des illustrations amusantes. Le ton décalé les rend plus sympathiques. Pour les références culturelles, on a un extrait deMonstres et Cie, un court métrage espagnol sur le croque-mitaine, mais aussi des extraits de DraculaTwilight, du dessin animé Les Enfants loups ou du film plus ancien  Le Loup-garou de Londres. Le cinéma a rendu ces mythes emblématiques, en modifiant les légendes véhiculées par la tradition orale.
Quelle importance ont ces mythes dans l’imaginaire?
Ils existaient déjà sous l’Antiquité. Les Métamorphoses d’Ovide racontent la transformation d’un homme en loup, comme punition divine. Cela remonte donc à très longtemps. Les vampires sont nés lors des grandes épidémies de peste du Moyen Âge, quand on trouvait dans les caveaux des corps en décomposition. Les gens s’imaginaient avoir affaire à des morts vivants… Ici, nous cherchons à expliquer les origines de ces mythes et pourquoi ils ont été entretenus.
© Museum d'histoire naturelle
Photo à la une : Bela Lugosi dans Dracula, 1931 © Francesca Penchant via flickr

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