vendredi 17 juin 2011

Le nouveau Quai d'Orsay est arrivé....




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Il n'y a pas de mal à se faire du bien, à penser qu'on a peut-être contribué à faire changer la vision de certaines sphères à l'égard d'Israël, manipulées par la pression médiatique et les campagnes de haine, et même réussi concrètement à défendre nos valeurs et surtout à rendre justice à notre cher pays. Je suis loin d'être le seul, heureusement pour Israël, et nous portons, chacun d'entre nous, chacun à sa manière, une petite pierre à l'édifice sioniste.

Le 26 novembre 2010, mon éditorial portait sur les conseils donnés par le site internet du Quai d'Orsay aux voyageurs se rendant en Israël et au Liban.
Je constatais avec stupeur que la carte d'Israël était colorée entièrement en orange ("zone à éviter sauf raisons professionnelles impératives"), alors que le Liban était en vert (pas de problèmes particuliers), sauf le sud du pays et Tripoli, en rouge (déplacements formellement déconseillés) et une partie de la plaine de la Bekaa en orange.
Je concluais mon éditorial: "comptons sur l'ambassadeur de France, M. Christophe Bigot, qui peut constater quotidiennement la sécurité qui prévaut en Israël dans des conditions identiques pour ne pas dire supérieures à celles dont on bénéficie à Paris et dans le reste de l'hexagone. Il saura faire le nécessaire auprès de son administration".

Et je faisais parvenir mon billet préshabbatique à l'ambassadeur par l'intermédiaire d'un diplomate.
Apparemment, M. Bigot n'est pas resté insensible puisqu'il y a quelques semaines, les cartes d'Israël et du Liban ont été rectifiées dans un sens qui correspond davantage aux réalités actuelles et justice a donc été rendue à notre pays. En effet, la carte d'Israël est devenue totalement verte, quant au pays des Cèdres, le sud-Liban, Tripoli et le nord-est de la Bekaa, en fait toutes les zones chiites contrôlées par le Hezbollah, sont en rouge, tandis que Saïda et le reste de la Bekaa sont en orange.

Je ne peux qu'en déduire que le Quai d'Orsay a subi de profonds bouleversements sous l'impulsion du président Sarkozy. Il n'y a plus de "politique arabe" de la France, il y a d'abord la défense des intérêts de la France, qui coïncide parfois avec ceux des pays arabes et parfois, mais oui, avec ceux d'Israël. Il s'agit d'une question de génération.
J'en veux pour preuve, cette semaine encore, cette lettre ouverte* écrite dans le journal "Le Monde " à l'adresse du ministre Alain Juppé, par des anciens ambassadeurs de France, des dinosaures, archétypes de cette fameuse politique arabe initiée par De Gaulle, qui prirent leur retraite lorsque Chirac quitta l'Elysée.
Ils ont tous occupé des postes au Moyen-Orient ainsi qu'en Afrique du Nord et, à la vue de leurs états de service et des positions confortables qu'ils occupent aujourd'hui, on se demande s'ils n'étaient pas davantage les zélés serviteurs de ces pays que les représentants de la France. En quittant le Quai, certains ont gardé d'excellents contacts avec le Hamas, d'autres devinrent consultants stratégiques pour des dictateurs, ou président de l'Institut du Monde arabe, il y en a même un, à la retraite depuis plus de 25 ans qui, en raison de son âge, a des pertes de mémoire, il s'indigne contre les "méchants israéliens", mais a des oublis lorsqu'il s'agit de condamner les massacres en Syrie, par exemple. Ils sont tous unis dans leur haine implacable à l'égard d'Israël.

Alors que Kadhafi défie la communauté internationale, que l'Egypte risque de tomber aux mains des Frères musulmans, que le gouvernement libanais compte une majorité de ministres issus du Hezbollah, que la guerre civile sévit au Yémen, que la situation est incertaine au Maghreb, et que surtout, la Syrie de Bachar El Assad massacre allègrement sa propre population, ces vénérables vieillards, détenteurs de l'orthodoxie gaullienne (et non gaulliste) tendance Villepin, ou issus de la gauche tendance PSU, antisioniste, dont Mélenchon se veut l'héritier, ne trouvent rien d'autre à faire que de pointer du doigt Israël, traditionnel bouc émissaire, chargé de tous les maux du Proche-Orient.

Ces donneurs de leçons psychorigides dont les pères spirituels furent partisans de Munich, collabos ou, au mieux résistants de la dernière heure, et même pseudo-rédacteurs de la déclaration universelle des Droits de l'homme, sont horrifiés de la politique israélienne. Que nenni, ils ont en horreur Israël lui-même, "ce petit pays de m…". Et ils sont horrifiés par la politique de Nicolas Sarkozy. Que nenni, ils ont en horreur Sarkozy lui-même, ce personnage vulgaire qui n'est pas de leur monde, ce monde aristocratique et feutré où sue l'antisionisme quand ce n'est pas l'antisémitisme.
Espérons que la nouvelle génération de diplomates, dont fait partie M. Christophe Bigot, saura se libérer totalement de ce lourd et funeste héritage que souhaite transmettre cette caste de gâteux qui n'ont pas compris que le monde a changé. Pour eux il est trop tard, lâches ils furent, lâches ils demeurent.
En tous cas, dans l'intérêt d'Israël, en 2012, le doute n'est plus possible, il n'y a pas de dilemme non plus, les Juifs savent pour qui voter.
Nos pensées, vont ce soir, à Guilad Shalit, détenu depuis 1830 jours par le Hamas. Ses parents sont toujours sans nouvelles. Les visites, même celles de la Croix-Rouge, lui sont interdites…

Marc Femsohn

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