vendredi 11 février 2011

Le jour où le peuple a chassé le raïs..Hosni Moubarak...

Le jour où le peuple a chassé le raïs..Hosni Moubarak...











Retrouvez en détails, ci-dessous, les événements de la journée, heure par heure.
Explosion de joie dans les rues du Caire, après l'annonce par le vice-président Omar Souleiman de la démission du Président Hosni Moubarak, qui a quitté la capitale. Le pouvoir est remis à l'armée.
L'ESSENTIEL - A 17 heures, le vice-président Omar Souleiman annonce, enfin, ce que les Egyptiens réclamaient depuis 18 jours: Hosni Moubarak quitte le pouvoir, après 30 ans de règne.

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Retrouvez en détails, ci-dessous, les événements de la journée, heure par heure.
Et pour suivre les événements et les réactions en direct, voir la liste Twitter que libé.fr a établie et, toujours, le live d'Al-Jazira en anglais.
21 heures Barack Obama: «L'Egypte ne sera plus jamais la même. (...) L'armée devra assurer maintenant une transition crédible aux yeux du peuple (...) et établir un chemin clair vers des élection justes et libres. (...) Les Etats-Unis continueront à être un ami et un partenaire de l'Egypte. (...) Nous avons vu les jeunes Egyptiens dire: "pour la première fois de ma vie, ma voix est entendue". C'est ainsi que fonctionne la véritable démocratie. (...)» 
20h08 Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, ancien ministre égyptien des Affaires étrangères, salue le «changement historique» en Egypte et appelle au «consensus national», après le départ du président Hosni Moubarak, selon l’agence officielle Mena. «Il a appelé à aller de l’avant en vue d’instaurer un (système) sain basé sur le consensus national», a précisé l’agence. Amr Moussa pourrait être un éventuel candidat à la présidence.
19h45 La Suisse décide de geler «avec effet immédiat» les avoirs que pourraient détenir dans la Confédération le président égyptien démissionaire Hosni Moubarak et son entourage.
19h43 L’armée égyptienne assure qu’elle ne souhaite pas se substituer à la «légitimité voulue par le peuple». 
18h51 Devant le palais présidentiel au Caire, le ministre égyptien de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui, salue la foule célébrant le départ du président Hosni Moubarak sous la pression de la rue.
18h53 «La vie recommence pour nous», déclare la figure la plus en vue de l’opposition égyptienne, Mohamed ElBaradei, à la télévision Al-Jazira. «Mon message au peuple égyptien est que vous avez gagné la liberté (…) Faisons-en le meilleur usage et que Dieu vous bénisse».
18h43 Les Frères musulmans, principale force de l’opposition en Egypte, saluent «l’armée qui a tenu ses promesses» et le «combat» des Egyptiens
17h20. Premières réactions sur Twitter en Egypte (lire aussi ici):
«On l'a fait. j'ai envie de pleurer de joie»
«Je suis e larmes. J'aurais voulu que mon père voit ça»
«Les gens crient "Longue vie à la révolution"»
«Il est parti Il est putain de parti»
«Ce putain de lâche ne pouvait pas l'annoncer lui-même?»
«Hosni est parti, on a gagné on a gagné»
«On s'est débarrassé de Moubarak. L'Egypte a gagné»
--> Pour suivres la suite des événements en direct, la liste Twitter que libé.fr a établie et, toujours, le live d'Al-Jazira en anglais.
«Le lion est mort ce soir», écrit joliment notre blogueur depuis le Caire, Aalam Wassef.
17 heures. Hosni Moubarak a quitté ses fonctions et remis le pouvoir à l'armée, annonce le vice-président Omar Souleimane.
«Compte tenu des conditions difficiles que traverse le pays, le président Mohammed Hosni Moubarak a décidé d'abandonner le poste de président de la République et chargé le conseil suprême des forces armées de gérer les affaires du pays», a déclaré Omar Souleimane dans une brève allocution télévisée.
Explosion de joie dans les rues du pays, ci-dessous place Tahrir (capture d'écran du live d'Al-Jazeera)
«Le peuple a fait tomber le régime! le peuple a fait tomber le régime!», scande une foule en délire sur cette place devenue symbole du mouvement de contestation déclenché le 25 janvier. Les manifestants hurlaient de joie et agitaient des drapeaux égyptiens. Certaines personnes se sont évanouies sous le coup de l'émotion.
16h35. Le fait que Moubarak soit parti à Charm el-Cheikh est «une première étape positive», considère un haut responsable américain, auprès de l'AFP.
16h31. Hossam Badrawy, secrétaire général du PND depuis à peine une semaine, va démissionner, annonce l'un de ses proches.
16h30 Echange de tirs signalés à Al-Arich dans le Sinaï entre manifestants et policiers. Un millier de manifestants ont lancé des bombes incendiaires sur un poste de police et mis le feu à des véhicules. Il y aurait plusieurs blessés.
15h45 La présidence égyptienne va diffuser sous peu un communiqué «important et urgent», annonce la télévision d'Etat.
15h15. Petit intermède musical, avec la chanson de Wyclef Jean pour la liberté en Egypte...
15 heures: c'est confirmé, le président Hosni Moubarak est à Charm el-Cheikh, a indiqué à l'AFP le porte-parole du Parti national démocrate (PND, au pouvoir). Moubarak y a une résidence.
14h50 L'AFP estime à plus d'un million le nombre de manifestants dans tout le pays. 
Au Caire, des milliers de manifestants se dirigent vers le palais présidentiel et le siège de la télévision d'Etat.
Le député travailliste israélien Binyamin Ben Eliezer affirme qu'Hosni Moubarak lui a dit, au cours d'une conversation téléphonique jeudi soir peu avant son allocution télévisée, qu'il cherchait «une porte de sortie honorable». «Il sait que c'est fini, que c'est la fin de la route. Il ne m'a dit qu'une seule chose peu avant son discours, c'est qu'il cherchait une voie de sortie», a affirmé Ben Eliezer à la radio militaire.
Un Egyptien anti-Moubarak le 11 février, place Tahrir (AFP Pedro Ugarte)
14h30. Les manifestants affluent toujours place Tahrir, complètement bondée. Ils sont des centaines de milliers, au 18e jour du soulèvement.
Pendant ce temps-là, devant le palais présidentiel, excentré et bien gardé, @occupiedcairo twitte: «Pacifique au palais. Une raison de plus de respecter la révolution égyptienne et ceux qui y prennent part». Ils sont «peut-être 3000» devant le palais, selon la journaliste Lindsey Hilsum, de Channel 4.
Un groupe de manifestants est aussi rassemblé devant l'immeuble de la télé égyptienne.
A Alexandrie, ils sont quelque 100.000 personnes. Al Jezira rapporte aussi des manifs à Mahala, Tanta, Suez, Ismailia, etc.
Tank devant le palais présidentiel, au Caire, le 11 février (Amr Dalsh / Reuters)
14h20. Info confirmée par une source proche du gouvernement, citée par l'AFP: Moubarak a quitté Le Caire pour une destination inconnue avec sa famille. S'il est parti de la capitale, on ignore s'il est sorti d'Egypte. Il pourrait avoir gagné la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans le Sinaï, où le président a une résidence secondaire.
14h10. Pour le Premier ministre danois, «Moubarak c'est du passé». «Nous avons maintenant un régime fini», juge Lars Loekke Rasmussen.
14h. Même écho sur le fil Twitter de Christiane Amanpour, journaliste américaine de ABC, qui a interviewé Moubarak il y a quelques jours, et qui écrit: «Un haut responsable égyptien m'a dit que Moubarak avait quitté le Caire. Il reste en Egypte comme figure présidentielle. Il est parti la nuit dernière après son discours à la nation».
13h30. Selon Al-Arabia, Moubarak aurait quitté Le Caire. Lui et ses proches seraient partis d'une base aérienne militaire située en périphérie de la capitale. Cette info circule déjà depuis hier soir.
13 heures. Devant le palais présidentiel, très éloigné du centre-ville et très bien gardé, des manifestants ont exprimé leur colère, après la lecture du communiqué de l'armée, rapporte l'AFP. L'un d'eux a arraché le micro des mains de l'officier qui lisait le communiqué, pour protester. «Vous nous avez déçus, on avait mis tous nos espoirs en vous», a-t-il crié. Le colonel s'est défendu: «Non, non, ce n'est pas un coup d'Etat».
Tweet du correspondant de CNN, place Tahrir: 
Place Tahrir, les manifestants ont passé la matinée à réclamer le soutien de l'armée à leur cause. Le cheikh dirigeant les prières sur la place s'est évanoui à la fin de son prêche, après avoir appelé l'armée égyptienne à «agir d'une manière qui soit acceptable devant Dieu le jour du Jugement dernier».
Ce matin, trois soldats ont quitté armes et uniformes, pour se joindre aux manifestants, rapporte l'AFP qui cite des témoins. Hier soir, c'est un major de l'armée qui a rallié le soulèvement, comme le rapporte notre blogueur Aalam Wassef, sur «Cris d'Egypte».
Midi. De plus en plus de monde place Tahrir, où c'est l'heure de la prière.
Selon Alarabiya, les manifestants auraient pris le contrôle de plusieur bâtiments gouvernementaux à Suez.
11 heures Le site du NDP, le parti présidentiel, a tout l'air d'avoir été piraté par les détracteurs du président.
http://www.cairondp.org/new/
10 heures Le communiqué annoncé par l'armée est tombé: elle assure qu'elle garantira des «élections libres et honnêtes» tout en mettant «en garde contre toute atteinte à la sécurité de la nation et des citoyens».
Le conseil «souligne la nécessité d'un retour au travail dans les établissements de l'Etat et le retour à la vie normale».
Pas très rassurant, juge notre blogueur Aalam Wassef: «l'armée ne fait rien de plus que se porter garante des promesses formulées par le président: fin de l'état d'urgence, remaniement de la constitution, protection de la population et des intérêts nationaux, organisation d'élections libres, respect "en temps et en heure" des demandes exprimées par le peuple, pas de représailles sécuritaires contre "les dignes manifestants qui se sont élevés contre la corruption. »(lire ici)
9 heures. Des dizaines de milliers de manifestants occupent la place Tahrir et les rues près du Parlement. Des rassemblements se sont également formés devant le palais présidentiel et l'immeuble de la télévision d'Etat. Beaucoup arborent une attitude de défi après la déception de la veille.
A voir, le live envoyé par 3arabawy via Bambuser
7 heures. Le conseil suprême des forces armées égyptiennes annonce qu'il va adresser un «important communiqué au peuple». Sans dire à quelle heure.
Minuit. Le prix de Nobel de la paix et leader de l'opposition Mohamed ElBaradei poste un court message sur Twitter: «L'Egypte va exploser. L'armée doit maintenant sauver le pays.»
21h45 jeudi: discours d'Hosni Moubarak:
L'essentiel: Dans un discours à la nation retransmis à la télé, hier soir, Moubarak a réaffirmé qu'il resterait à son poste jusqu'en septembre. Seule concession: le transfert de ses pouvoirs au vice-président. Les manifestants sont des centaines de milliers place Tahrir. Si vendredi dernier avait été surnommé le «jour du départ», ce vendredi a été baptisé «Le jour de l'adieu».
Moubarak a quitté Le Caire avec sa famille, pour une destination inconnue. On ignore s'il a quitté l'Egypte.
Pour suivre les événements, voici la liste Twitter que libé.fr a établie et, toujours, le live d'Al-Jazira en anglais.
--> A lire, nos récits et analyses: Moubarak, le crépuscule d'un dictateur, Moubarak s'aggrippe à son trône, ainsi que les tribunes publiées aujourd'hui dans Libé: «Il faut parier sur la liberté» (par Mahmoud Hussein) et «Quand un peuple sort du sommeil» (par l'écrivain Nabil Naoum).
--> Le récit de la journée d'hier. 
--> Et toujours: notre blog Cris d'Egypte tenu par un Cairote, Aalam Wassef.
--> A voir, un nouveau diapo photo qui sera actualisé au fil de la journée. 
A voir aussi sur le New York Times, une carte interactive de la situation au jour le jour.
Et enfin notre dossier, «Egypte, l'eruption»

Egypte: Moubarak s'en va, les Egyptiens plein d'espoir...
 Après une journée historique vendredi, la communauté internationale a demandé la mise en place d'une transition vers un Etat démocratique...
Historique. Comme les Tunisiens avant lui, le peuple égyptien a obtenu gain de cause avec le départ d'Hosni Moubarak, vendredi. Après trois décennies de régime autocratique, il a remis le pouvoir à l'armée et a quitté le Caire pour sa résidence de Charm-el-Chaikh.
Le vice-président Omar Souleimane a annoncé qu'un conseil militaire administrerait le pays le plus peuplé du monde arabe. Un scrutin présidentiel libre et équitable est promis pour septembre prochain.
Joie sur la Place Tahrir
Sur la place Tahrir du Caire, épicentre du mouvement de protestation, des centaines de milliers de manifestants ont accueilli la nouvelle du départ du raïs par des larmes de joie et en s'embrassant. Les uns scandaient «le peuple a renversé le régime», d'autres «Allahu Akbar» (Dieu est grand).
«C'est le plus grand jour de ma vie», a déclaré le dirigeant d'opposition Mohamed ElBaradeï, lauréat du prix Nobel de la paix, en saluant une période de partage du pouvoir entre le peuple et l'armée. Il a dit à Reuters ne pas songer à briguer la présidence égyptienne. Des scènes de liesse analogues à celles du Caire ont eu lieu dans les rues d'Alexandrie et d'autres villes où l'on déployait des drapeaux au son des klaxons.
Un vice-Premier ministre en charge de la transition bientôt nommé
Immédiatement informé, Barack Obama a estimé dans la soirée que Hosni Moubarak, avait entendu l'appel au changement du peuple égyptien en démissionnant mais a ajouté que de nombreuses questions restaient sans réponse et a appelé l'armée à respecter la volonté du peuple et à mettre en place une transition vers un régime démocratique.
Dans l'immédiat, c'est le ministre de la Défense, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, qui dirige lui-même le Conseil suprême des forces de l'armée, qui s'était réuni la veille en promettant de répondre aux revendications du peuple.
Premier signe d'ouverture, le vice-président a demandé au Premier ministre Ahmed Chafik de désigner un vice-Premier ministre issu du «comité des sages», qui sera chargé de réfléchir à la transition politique en Egypte. Ce vice-Premier ministre supervisera le «dialogue national» lancé entre le pouvoir, l'opposition et des personnalités indépendantes. Le «comité des sages» comprend des avocats, des universitaires ainsi que des hommes d'affaires, comme le magnat des télécoms Naguib Sawiris.

Avenir ouvert mais précaire
Le retrait du raïs, âgé de 82 ans, après un soulèvement sans précédent représente une victoire populaire propre à ébranler les autocrates au pouvoir dans le monde arabe et au-delà. Sa chute intervient quatre semaines jour pour jour après celle du Tunisien Zine ben Ali.
Vendredi, l'armée a donné l'assurance que des réformes démocratiques auraient lieu, en se disant prête à lever l'état d'urgence en vigueur depuis 1981 «dès que la situation le permettrait».
Mohamed el Katatni, un des responsables des Frères musulmans, a salué ce «jour de victoire» mais s'est aussi montré prudent sur la suite des événements. «Ce n'est que la fin du début», confirme Jon Alterman, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS). «L'Egypte ne se dirige pas vers la démocratie, elle est entrée dans la loi martiale, et la direction qu'elle suit est l'objet d'un débat», ajoute-t-il.
Israël a réagi en exprimant l'espoir que la démission de Moubarak ne changerait rien à ses relations pacifiques avec l'Egypte, l'un des deux seuls pays arabes liés à l'Etat hébreu par un traité de paix.
L'Egyptien Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue Arabe, a évoqué quant à lui une «grande opportunité» pour les Egyptiens.
Avec Reuters 

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