Adam et la pomme par Sun Art
Mes Légendes offrent en spectacle la société, prise en globalité. Elles représentent le passé mais peuvent parfois avoir des orientations originales modernisantes.
Une petite introduction
Mes "Légendes" offrent en spectacle la société, prise en globalité. Elles représentent le passé mais peuvent parfois avoir des orientations originales modernisantes. On y retrouve les catégories sociales dans le cadre des métiers les plus divers, parfois avec un appel très suggestif à la tradition orientale. J’ai puisé dans le patrimoine arabo-musulman mais j’ai pu remodeler ce que la mémoire heureuse d’une grand-mère, conteuse écoutée, m’avait transmis. Bonne lecture.
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Jadis, au XVIe siècle, la Tunisie, devenue un simple pachalik, fut dotée d’une organisation extrêmement compliquée. A côté du pacha représentant le sultan, une révolution militaire plaça bientôt un dey, assisté d’un conseil ou « divan » formé d’anciens officiers. Les deux principaux personnages de cette assemblée étaient le kaptan, chargé de la marine, et le bey, commandant les troupes de terre. Les uns et les autres étaient en réalité sous la dépendance de la milice des janissaires et de la « taïffa » des reïs ou capitaines corsaires. Le résultat de cet enchevêtrement de pouvoirs fut tout d’abord la méconnaissance absolue de toutes les conventions internationales et le développement inouï de la piraterie au XVIIe siècle. A l’intérieur, l’emploi de la force parut le seul moyen de gouverner et la population fut durement traitée. Il y avait, jadis, en ce temps là, un homme nommé Youssef. Il commandait la Milice des Janissaires. C’était lui qui exerçait les miliciens et les menait en manœuvres. Un jour, Youssef était avec ses hommes au pied d’une colline. Il leur donna un repos de 24 heures, prit son cheval et alla inspecter la région environnante. Il vit au loin une construction au sommet d’une montagne. Il s’en approcha et découvrit un superbe château. Une grande porte à deux battants était ouverte. Il y pénétra en prenant soin de frapper à mesure qu’il avançait, mais personne ne répondait. Le château était inhabité et les habitants paraissaient ne pas l’avoir quitté depuis longtemps. Tout était propre et en ordre ; des rideaux de velours, des tapis de valeur, des sièges sculptés et dorés, de beaux tableaux ornaient les murs, mais un silence religieux y régnait.
Arrivé dans une grande salle, le visiteur se trouva devant une table garnie ; un repas était servi. Des plats tout chauds l’attendaient ; pas de valets, aucun domestique. « Qui pouvait être le propriétaire de ce magnifique château et pourquoi l’avait-il quitté », se demanda Youssef ? Puis, trouvant le repas appétissant, il prit place et déjeuna tout seul. Au moment de sortir, un petit oiseau vint sautiller à ses pieds, picorant des miettes tombées sur le tapis. « Un bec jaune, des ailes vertes, quel magnifique petit-oiseau », s’écria Youssef! « Je vais l’attraper et le mettre en cage ». Il courut aussitôt après lui, l’oiseau s’échappa vers l’extérieur. Ne voulant pas l’abandonner, Youssef le suivit dans les champs.
Un vieux puits se trouvait à proximité ; l’oiseau vert voleta dans le puits et disparut. Au même moment une voix grave venant du fond du gouffre déclara :
- Youssef, vous êtes à mille lieux de chez vous, vous ne pouvez y retourner. Continuez votre chemin vers cette ville où votre destin vous attend…
Surpris, Youssef regarda tout autour ; son cheval était près de lui mais le château avait disparu. Le paysage même avait changé, le lieu n’était plus le même, une grande solitude l’entourait. Il monta à cheval et résolut d’aller vers l’avant. A mesure qu’il avançait, des constructions colossales apparaissaient ; c’était une ville immense, défendue par une grande citadelle. Youssef y pénétra par la porte cochère de l’Ouest.
Un spectacle horrible attira tout d’abord son attention : des têtes humaines coupées ornaient les créneaux de la citadelle. « S’agissait-il des gens qui ne pouvaient plus payer les taxes ? » se demanda-t-il ! Puis, baissant les yeux, il continua à marcher à travers les rues de la ville. Une population grouillante circulait dans tous les sens ! Les ouvriers travaillaient, les vendeurs criaient leurs marchandises, les hommes d’affaires gesticulaient, tout donnait l’air d’une vie normale et active.
Intrigué, Youssef voulut cependant connaître le crime commis par ces hommes dont il ne restait que les têtes en haut des remparts de la cité.
Il s’approcha d’un commerçant honorable et lui demanda à l’oreille :
- Puis-je savoir pourquoi ces personnes ont été châtiées ainsi ?
- Je peux vous indiquer tous les prix et toutes les qualités de tissus que j’ai, reprit tranquillement le commerçant.
- Oui, je vous remercie, mais vous n’avez pas répondu à ma question.
- Il y a de la soie, du fil et de la laine, tout est là devant vous, je suis à votre disposition, vous n’avez qu’à faire votre choix.
Youssef comprit que ce commerçant se refusait à toute réponse. Il en consulta un autre, puis un autre, puis d’autres catégories sociales ; tous détournaient la question et déclaraient que : « tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ». « Il y a là un secret, se dit-il ; j’arriverai à le connaître ». Il alla s’occuper de son cheval, le mit à l’abri dans une écurie et loua une chambre pour y passer la nuit. Au lieu de s’endormir, il se mit à réfléchir à tous ces événements mystérieux : que signifiait ce château abandonné, cet oiseau ? Cette voix qui s’était adressée à lui ? cette ville où tout le monde cachait la vérité ? Il se réveilla à l’aube après un sommeil tourmenté, reprit son calme et retourna en ville. Il visita les différents quartiers, écouta toutes les conversations, sans pouvoir trouver une réponse à sa question. Il alla enfin dans un salon de coiffure, et, en attendant son tour, il tendit l’oreille à tout ce qui se disait, aux réflexions des clients afin de saisir au vol une idée, un mot qui le mettrait sur la voie, mais il n’y trouva que bavardage inutile !
Le maître du salon était un homme d’un certain âge et paraissait digne de confiance. Habilement, Youssef lia conversation avec lui et lui chuchota à l’oreille la question qui l’embarrassait.
Le bon coiffeur sourit légèrement et lui fit signe de se taire et de patienter. Quand ils furent en tête-à-tête, il regarda Youssef dans le yeux et lui dit :
- Je vois mon fils que vous n’êtes pas de ce pays et que vous ignorez les lois qui régissent ce royaume ; votre regard traduit la bonté de votre cœur et votre courage. Je veux bien satisfaire votre curiosité mais j’ai peur que vous ne soyez plus tard victime de ce que je vais vous annoncer.
- Ne craignez rien, père ! je saurai prendre mes précautions en cas de danger.
- Et, bien voilà : sachez que nous avons un roi qui gouverne en maître absolu. Tous ses sujets se plient à ses volontés, s’abstiennent de tout commentaire et vivent continuellement dans la crainte. Il n’a qu’une fille, la princesse Samarra, fort belle. Cette fille unique est l’héritière du trône. Elle désire un époux à son goût et de sang noble, afin qu’ils soit agréé par le roi et son peuple. De sorte que tout prétendant doit d’abord se présenter au souverain puis passer devant la fenêtre de Samarra. Si celle-ci l’accepte comme futur époux, elle lui lance une belle pomme dans un foulard de soie. Il est alors sauvé et cet accord lui permet de poursuivre ses démarches officielles suivant le système protocolaire en vigueur. Si la fenêtre se referme, la personne est immédiatement exécutée et sa tête va rejoindre celles que vous avez remarquées.
- J’irai demander sa main, répliqua spontanément Youssef.
- Oh ! mon fils, ne faites pas cela je vous prie ! Eblouie par les louanges de son courage, cette fille est devenue trop ambitieuse et sans cœur. Elle se plaît à martyriser les hommes, c’est un monstre ! Ne risquez pas votre vie, vous êtes si jeune !
- Je me présenterai au roi, je demanderai sa main et vengerai toutes ces victimes.
- Quelle imprudence ! Je regrette infiniment de vous en en avoir parlé, j’en suis responsable !
- Soyez tranquille père ! J’ai la ferme conviction de surmonter toutes ces difficultés et d’épargner des vies humaines : Chez moi, en Tunisie, je suis le chef de la milice des janissaires ; le kaptan qui est chargé de la marine et le bey qui est commandant des troupes de terre sont les uns et les autres sous ma dépendance et celle de la « taïffa » des reïs ou capitaines corsaires.
Le lendemain il se présenta au roi ; avertie de ce qui l’attendait, on le conduisit au lieu indiqué. Les deux regards se croisèrent et la maudite fenêtres se referma. Devant l’échafaud, le bourreau s’aperçut que la victime portait la médaille des nobles. Informé, le roi ordonna de le mettre sous les verrous. Pendant ce temps, le frère cadet d’Youssef alla rejoindre les soldats au pied de la montagne, fit continuer les exercices durant trois jours, puis ordonna un repos. Il fit appel ensuite à un officier supérieur et lui déclara :
- Si je ne suis pas là dans trois jours, informez notre troisième frère.
Son cheval prêt, il prit sans tarder le chemin suivi par son frère aîné et courut la même aventure ; il déjeuna au fameux château, courut après l’oiseau vert jusqu’au puits et la même voix lugubre le dirigea sur cette même ville éloignée de son pays natal. Surpris lui aussi par ces têtes au sommet de la citadelle, il posa ses questions et n’y trouva aucune réponse auprès de la population.
A la fin du jour, il mit son cheval dans une écurie publique et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il y reconnut la monture de son frère. Inutile d’aller plus loin, se dit-il, mon frère est certainement pris dans un piège et attend mon secours. Le lendemain, sans mot dire, il parcourut toutes les artères de la ville, pénétra dans les lieux publics, chercha dans les coins les plus cachés : aucune trace malheureusement, aucune idée non plus au sujet de la citadelle étrange. Vers le milieu du jour, il se dirigea vers un salon de coiffure situé sur la grande place pour prendre un peu de repos, et s’occuper de sa toilette. Au départ des clients, le prince interrogea le coiffeur. Celui-ci se tut un moment, puis répondit sur un ton sérieux.
- Votre arrivée ici m’a vite mis dans l’embarras ; un jeune homme qui vous ressemble beaucoup m’a posé la même question il y a quelques jours.
- Où est-il en ce moment ?
- En prison, malheureusement.
- Pourquoi ?
- Je préfère ne plus ajouter un mot, ne m’y obligez pas.
- Mais si père ! il s’agit de mon frère et je dois le sauver ; j’ai besoin de votre aide et de vos renseignements.
Pressé de questions, le pauvre coiffeur lui raconta enfin l’avenir tragique qui attendait tous les prétendants de la princesse Samarra.
Sans attendre encore davantage, le frère cadet entreprit les mêmes démarches auprès de la famille royale. Le résultat ne fut pas ce qu’il espérait et il alla rejoindre son frère aîné dans sa cellule.
Alors , le dernier des frères, Adam, le plus jeune, prit en main l’armée et procéda à la recherche de ses frères ! Arrivé au camp, le jeune homme fit une tournée d’inspection et s’informa sur le chemin pris par ses frères. Il chargea les officiers de ramener les soldats dans les casernes et d’attendre les ordres. Il s’engagea ensuite dans la région qu’on lui avait indiquée, la parcourut dans tous les sens, interrogeant les paysans, s’arrêtant au moindre détail, jusqu’à l’arrivée au château. Il fut frappé par cette contrée dépouillée ; délaissée par ses habitants ; pourquoi ? « C’est ici que commence le mystère, se dit-il .Voyons d’abord ce château. Il est magnifique ! quel seigneur l’a-t-il abandonné et pour quelle cause ? Aucune trace de guerre ni de bataille ». Il visita les pièces, les grands couloirs où régnait une solitude angoissante. Il fut enfin attiré par l’odeur appétissante d’un repas : étonné et rassuré, il s’écria : « une famille est là, je vais avoir des nouvelles ». Il attendit, frappa, appela ; mais personne ne vint. Il se mit à déjeuner et l’aventure se renouvela : l’oiseau vert, la voix du gouffre profond, puis la ville grandiose ! La vue de la citadelle le remplit d’horreur. Le prince continua son chemin et pénétra jusqu’au cœur de la ville. Il alla tout d’abord mettre son cheval en lieu sûr et là il trouva ceux de ses frères. « Ils sont là, et certainement pris dans un piège, pensa-t-il. Il faudra donc agir avec beaucoup de prudence ». Il parcourut les différents quartiers de la cité, s’informant discrètement auprès des uns et des autres au sujet de la citadelle, au sujet de certains passagers venus là récemment, mais n’y trouva que réponses insignifiantes ou insuffisantes. Il finit par faire connaissance, comme par instinct, avec le bon vieillard du salon de coiffure. Celui-ci déclara :
- Il ne s’agit plus de renseignement commun, mais d’une affaire vraiment sérieuse sur laquelle il vaut mieux garder le silence !
- Dites-moi pourquoi, je vous prie ?
- Car, dans l’espace de deux semaines, vous êtes le troisième à me poser la même question.
- Où sont les deux autres ?
- Sous les verrous par ma faute. J’aurais dû me taire.
- Ce sont mes frères, père ! mon devoir est de les sauver même s’il faut risquer ma vie. J’ai besoin de votre aide, racontez moi ce qui s’est passé et je vous promets de suivre tous vos conseils.
Tranquillisé, le vieillard lui raconta, non sans émotion, l’histoire tragique de la princesse Samarra et le sort de ses deux frères demeurés en prison.
- Vous êtes brave ! répliqua Adam, soyez tranquille, je vais agir autrement et avec la plus grande discrétion.
Il alla tout de suite faire le tour du palais, examina les lieux et vit la fenêtre fermée de Samarra. Il loua un local en face, s’installa puis alla acheter un agneau. Il vécut avec ce petit animal bien joli, le nourrissant d’herbes fraîches. L’agneau ne cessait de gambader et de bêler à longueur de journée. Un beau matin la fenêtre du palais s’ouvrit, une belle tête de jeune fille apparut et disparut aussitôt. Quelque temps après, la baie s’ouvrit de nouveau et la même figure reparut. C’était Samarra. Elle fixa longuement le jeune homme qui s’amusait avec son petit animal et riait de bon cœur. Un léger frisson parcourut tout son corps et son cœur battit pour la première fois. Un instant après, Myriam, son amie se présenta a Adam et lui déclara :
- Ma maîtresse demande qui vous êtes…et ce que vous faites avec cet agneau ?
Adam fit semblant de ne s’être aperçu de rien et lui répondit calmement :
- Mes hommages à votre maîtresse, et dites-lui bien : Je suis dans le commerce et j’ai déjà lié des relations avec les négociants de la ville ; je compte d’ailleurs, avant mon départ, les inviter ici à un dîner intime. L’idée m’est venue d’acheter cet agneau, et je cherche quelqu’un qui pourra l’égorger, l’assaisonner et l’envoyer au four.
Myriam, très vite, rapporta cela à sa maîtresse. Samarra réfléchit et dit :
- Va dire au boucher du coin de se mettre à la disposition du commerçant, nouveau venu dans notre cité.
Averti, le boucher arriva, égorgea et écorcha l’agneau. Adam lui mit une bonne somme dans la main et le pria de lui tenir encore compagnie.
La fenêtre s’ouvrit encore et Samarra s’étonna de voir les hommes, les bras croisés, comme s’ils ne savaient que faire de cette viande fraîche. L’amie de Samarra revint les trouver, et le prince lui annonça que son embarras était encore plus grand, car le boucher n’avait ni plateau, ni épices et ignorait la façon de faire pour que cet agneau soit prêt pour le four, alors que les invités étaient pour ce soir.
Informée, Samarra se sentit gênée par cette situation sans issue.
- Mon amie, avec l’aide d’une servante, tu vas porter tout cela à la cuisine, puis tu le feras passer au four du palais. Ce soir, le jeune commerçant pourra le retirer par la porte de service.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
La nuit arriva. Le boucher alla frapper à l’endroit indiqué. La confidente sortit :
- Le plateau ? Il est prêt, dit-elle.
- Non, répliqua le boucher. Mon maître me charge de vous dire qu’aucun des commerçants n’a répondu à son invitation et qu’il regrette de vous avoir causé tant de dérangement inutile ; il ne sait que faire maintenant de ce plateau.
Myriam le répéta à Samarra, celle-ci ajouta :
- Qu’ils le prennent et aillent dîner seuls.
- Maîtresse ! reprit la confidente ; ils disent que les invités n’étant pas venus, ils ont renoncé alors à toute préparation et n’ont même pas de couvert pour eux-mêmes.
« Cette affaire d’apparence insignifiante, se dit Samarra, me donne cependant à réfléchir et m’inquiète. Le commerce n’est pas le but réel de ce jeune homme. Il doit avoir certainement une mission à accomplir. »
- Myriam ! dis-leur que le dîner leur sera servi dans une pièce du palais.
Aussitôt nos deux hommes se trouvèrent devant leur plateau bien garni, fumant et appétissant.
- Mon ami ! dit Adam au boucher, prenez patience, ne touchez pas au repas, suivez bien mes conseils.
Un bon moment après, Myriam revint leur offrir ses services.
Elle s’aperçut qu’ils ne mangeaient pas et se regardaient l’un l’autre en silence. Adam avec un léger sourire lui déclara :
- Je ne me permets pas de toucher à cet excellent repas avant de présenter mes hommages à votre maîtresse et de la remercier de son hospitalité. Car je dois regagner mon pays demain très tôt le matin.
Surprise, ne trouvant quoi répondre, Myriam s’empressa de décrire la scène à sa noble maîtresse.
- Il est temps de pénétrer ce secret, dit celle-ci ! Myriam, allons les voir !
Et Samarra parut, majestueuse et superbe.
- Excellence ! permettez-moi de vous exprimer toute ma gratitude pour votre générosité. Vous avez vraiment des sentiments nobles et un cœur d’or. Le commandant de la milice des janissaires est entre vos mains.
- Vous ? Commandant ? reprit Samarra toute émue.
- Oui. Et d’un pays lointain, affirme Adam, en découvrant la médaille des nobles.
- Vous avez une mission à accomplir, il me semble ?
- Ma mission est de rendre la liberté à mes deux frères venus demander votre main.
- Et pour quelle raison avez-vous agi ainsi ?
- Pour avoir l’honneur de venir m’incliner devant vous.
Le danger couru, la surprise et les paroles du prince ne manquèrent pas de toucher le cœur de Samarra et de dévoiler ses sentiments humains.
- Asseyons-nous, dit-elle, autour de cette table et continuons notre conversation.
Les langues se délièrent rapidement et le repas fut enfin dégusté en commun avec plaisir.
- Adam ! dit Samarra pour terminer, vous devez certainement me prendre pour une criminelle, une femme sans cœur ; mais je vous assure qu’il n’y a rien de juste dans tout cela.
Voyant le regard interrogateur d’Adam, elle continua à expliquer :
- Les têtes humaines coupées ornant les créneaux de la citadelle, ne sont pas de vraies têtes humaines, mais des fausses. Elles servent à faire comprendre aux gens combien est mauvaise la dictature.
Adam baissa la tête. Il comprit que l’emploi de la force pour gouverner est stérile et ne peut engendrer que la haine. La population doit être bien traitée et bien respectée. Ses frères ont sûrement compris la leçon, aussi. Mais alors, tout le monde ici était d’accord pour jouer la comédie.
- Mon père, le roi, avait demandé à tout le monde de répondre de la même façon aux étrangers, pour que toute la terre comprenne la leçon. Dit Samarra, comme si elle avait lu dans ses pensées, vous comprenez ?
- Oui, absolument !
Adam s’inclina devant Samarra, lui prit la main et la demanda en mariage. La princesse accepta. Le lendemain matin tout se passa comme prévu ; Adam se présenta devant le roi avec une belle pomme dans un foulard en soie. Le roi accueillit son futur gendre avec joie et libéra immédiatement les deux frères. Le soir, les trois frères furent invités à la table du roi avec tout l’honneur qu’on leur devait. Deux belles demoiselles de la cour furent présentées à l’aîné et au cadet qui demandèrent également leurs mains. Toute la population accueillit la bonne nouvelle avec enthousiasme et tout se conclut dans la plus grande joie. Les trois frères décidèrent de retourner tout de suite chez eux, afin d’informer le kaptan et le bey. Les cérémonies de mariages eurent lieu dans les mois qui suivirent. Les trois frères apprirent que le château n’avait jamais existé ; c’était uniquement l’effet de la magie. N’est-ce pas qu’elle est magique cette vie et qu’elle disparaîtra un jour ?
Le rude hiver est passé, le beau printemps n’est plus, Dieu seul est éternel.
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