dimanche 19 septembre 2010

SOUCCOTH..YE HASSRA.par Somelier Richard,

SOUCCOTH..YE HASSRA.par Somelier Richard,









Arrive la fête des cabanes.


Après le Yom Roch Achana


Quelques jours après celle de Kippour.


Depuis plusieurs années, déjà


Mon balcon à Paris ne sera pas de la fête.


Comme il le fut il y a bien longtemps


Mon premier balcouni de jeunesse et adolescence


Celui de notre ancienne maison.


Puis ce fut au tour enfin de la grande cour de notre second appartement.


Qui se voyait débarrassé de ces cordes à linges pour voir se dresser


Des branches de palmiers, des roseaux et toutes sortes de branchages


Qui feront le toit de notre cabane. C’était l’époque de notre bel âge.


De cet âge, où nous jouissons à part entière des traditions séculaires.


Mon père tenait absolument à ce qu’elle soit très belle à l’intérieur.


Il y mettait un point d’honneur à ce tout soit couvert pour notre bonheur.


Il ne lésinait pas à accrocher toutes sortes de fruits de saisons.


Eux étaient épinglés par des fourches à cheveux, et retenues


Par un fil de fer à l’extrémité crochu qui venait se poser avec raison


Aux ‘poutres’ éphémères’. Aucun fruit ne manquait à l’appel


Elle était sa fierté. Et nous l’aidions dans cette tache sous le ciel.


Debout sur des tabourets, nous allongions nos bras pour ce faire.


Au centre, une belle lampe à mèche suspendue baignant dans son huile


Venait, telle une petite couronne sertit d’un diamant jaune, rehausser le décor


Par sa faible lueur et lorsque le vent coquin s’engouffrait d’entre les interstices


Ce petit monde silencieux s’agitait de tous cotés et venait projetait


Leurs ombres mouvantes sur les parois vertes de notre abri bien clos.


Souvent un doux rayon de lumière s’en échappait par les persiennes


De notre salle à manger pour venir éclairer son obscurité pesante


Faible lumière qui guidait ma vieille grand-mère Meiha qui


En pleine nuit se levait pour soulager un trop plein de vessie.


La pose du ‘kaouss’* terminait enfin l’œuvre de mon paternel.


Tout était enfin prêt pour la soirée de la fête et c’est maman


Par la suite, aidée par la vieille, qui prenait le relais en commun.


Mon père, tel un architecte/ingénieur heureux de son labeur


Posait un tabouret au centre de sa nouvelle construction


Pour jouir, une énième clope aux lèvres de sa création.


Puis arrive le soir,


Puis arrive la prière,


Puis arrivent les agapes.


Puis arrive le temps des souvenirs,


Et passent ceux là bien las,


Qui remuent une grande partie de mon bon vécu


Dans le silence arrosé par cette tristesse qui voit


Mes traditions s’évanouir malgré moi dans le carrefour


De cette société indigeste qui cherche ses repaires


A travers des plaisirs éphémères.


Chez moi plus rien n’est comme avant


Sauf la joie de me rappeler, que j’ai vécu


Autrefois, un temps sans nul doute plus pareil à celui là.


Toujours à la Goulette.


A la Goulette,


Comme c’est étrange cette atmosphère qui régnait


Et accompagnait ces fêtes du début de l’an juif.


Les odeurs de l’été vite évaporées


Faisaient place à un embrun sorti d’un autre parfum.


Plus doux, plus triste, plus monotone.


Mais en vain, à chaque saison ses bruits et ses couleurs.


Les arbres se maquillaient autrement.


Par des fards automnaux, de saison.


Les feuilles couleur rouille


Vivent leurs derniers instants.


Proies faciles d’un vent discret


Qui guettent les plus fragiles.


Pour mieux les ‘ entourbillonner’ sur les carreaux de ma mémoire.


Le bleu de la mer s’est mû.


D’un bleu clair vif, il vire aux gris-sable


Et les crêtes des vagues lancinantes


Poussées par un vent invisible mais présent,


Avancent sans rage sur ce champ ondulant.


Elles portent des écharpes sombres à leur cou.


Leur voix aussi s’est muée ; du doux clapotis


Estivale, le timbre devient presque rageur.


Au loin, le M du Bou-Kornine,


S’efface presque sous le soleil indien


De ma terre qui roule mes souvenirs,


Dans le remous de ces eaux grises.


Je vivais mon Automne goulettois.


Annonciateur de fêtes,


Celui qui fait fuir les estivants.


Celui qui annonce le retour au calme


Et qui donne aux bons banlieusards


Ce sentiment inné de solitude qui fait d’eux


Des hommes à part, des hommes bourrés

De joie, heureux de vivreEn harmonie avec leur temps.

Souccah.
* Arc fait de branchage par lequel on devait impérativement baisser la tête pour entrer dans la soucah.


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