RECONNAITRE ? NON, ADMETTRE LA JUDEITE DE L’ETAT D’ISRAEL ?
Par Maître Bertrand RAMAS-MUHLBACH
Pour © 2010 lessakele et © 2010 aschkel.info
Les Palestiniens rechignent à reconnaître Israël comme étant un Etat juif bien qu’il s’agisse d’une des conditions posées par le Premier Ministre Benjamin Netanyahou dans le cadre des pourparlers de paix engagés avec son homologue palestinien, Mahmoud Abbas. Ainsi, le 9 septembre 2010, le négociateur palestinien Nabil Chaat a affirmé que l’Autorité Palestinienne ne reconnaîtrait jamais Israël comme un Etat juif. De même, selon la député Balad Hanin Zoabi, la définition d’Israël en tant qu’Etat juif relève d’une forme de racisme étatique. D’ailleurs, le 2 septembre 2010, la députée israélienne s’est elle même présentée comme palestinienne, regrettant que l’Autorité Palestinienne ne prenne pas la défense des intérêts des arabes israéliens. Rappelons enfin que dans le monde arabe, cette position est également partagée comme en témoignent les propos du Ministre Egyptien des Affaires étrangères, Aboul Gheit (le 6 septembre 2010) selon lesquels la modification prochaine du pourcentage de personnes arabes en Israël dans les années à venir, s’oppose à toute reconnaissance du caractère juif de l’Etat d’Israël.
La judéité de l’Etat d’Israël tout comme son existence, est niée par les ennemis d’Israël. Aussi, feignent-ils de l’ignorer en soutenant que le caractère juif de l’Etat est un moyen d’asseoir le régime d’apartheid qui sévirait dans le pays. Pour ce faire, les arabes israéliens se présentent comme les victimes d’une soi disant discrimination qu’emporterait cette nature particulière de l’Etat. Tout d’abord, la discrimination serait économique, compte tenu de l’importance du chômage qui frappe la population arabe. En réalité, les arabes israéliens peuvent tout à fait créer leur entreprise en Israël, et donc créer leur propre emploi, alors que cette faculté est rigoureusement interdite aux juifs qui voudraient s’établir en pays musulman. De même, les arabes en Israël regrettent de ne pouvoir bénéficier du regroupement familial lorsqu’ils contractent mariage avec des palestiniens de la bande de Gaza ou de Cisjordanie. Bien évidemment, personne ne leur interdit de vivre leurs histoires d’amour en territoire palestinien. Enfin, ils soulignent la difficulté d’accéder au logement ou à certaines fonctions, faute d’avoir accompli leur service militaire dans l’armée de défense nationale. Une fois encore, lorsqu’ils auront déclaré allégeance à l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique, plus rien ne s’y opposera. C’est d’ailleurs le sens de deux projets de lois en cours de discussion depuis le mois de juillet 2010 à la Knesset : le premier vise à obliger toute personne résidant en Israël, à prêter allégeance à l’Etat en tant qu’Etat juif et démocratique. Le second, (son corollaire) consiste à retirer la citoyenneté des personnes déloyales à l’égard de l’Etat hébreu.
Pour contester le caractère juif de l’Etat d’Israël, des personnes juives et non juives tentent depuis plusieurs années, de faire trancher par la Cour Suprême israélienne, le problème tenant à l’absence de « nationalité israélienne », dissociée de l’appartenance ethnique ou religieuse, en marge de la citoyenneté israélienne. Or, en 1970, la Haute Cour avait posé : « Il n’y a pas de nation israélienne distincte du peuple juif... Le peuple juif est composé non seulement des juifs qui résident en Israël mais également de la communauté juive de la diaspora. ». Saisi récemment de cette même question, le juge de la Cour suprême, Uzi Fogelman, est resté évasif en indiquant : « La question est de savoir si oui ou non la Cour est le bon endroit pour résoudre ce problème ». Actuellement, le Ministère de l’intérieur a adopté plus de 130 nationalités mentionnées en marge de la citoyenneté sur les cartes d’identité israéliennes. Naturellement, c’est bien la situation à laquelle il convient de maintenir.
En fait, le principe de la judéité de l’Etat place les palestiniens face à leurs propres contradictions : la député Zoabi a clairement indiqué le 2 septembre 2010 : « Dans mon cas, il n'y a pas de corrélation entre mon identité et l'identité de l'Etat dont je porte la citoyenneté. L'Etat met tout en œuvre pour placer mon identité en totale contradiction avec sa définition et celle de son rôle en tant que lieu de refuge pour les Juifs du monde entier. Je dis qu’Israël est un Etat juif qui ne me représente pas et n'est rien d’autre qu’un Etat raciste. ». De tels propos illustrent parfaitement en quoi la nationalité israélienne est différente de la citoyenneté israélienne. La députée arabe est citoyenne israélienne sans appartenir à la nation israélienne. De même, cette difficulté d’appréhender les concepts de nationalité et de citoyenneté se retrouve également chez le Ministre palestinien Saëb Erekat en charge des négociations. S’exprimant (à Ramallah) le 9 septembre 2010, il a refusé aux israéliens résidant dans les Yichuv de Cisjordanie qui n’ont pas vocation à être incorporés dans l’Etat juif, le bénéfice d’un maintien dans le futur Etat palestinien. Or, il est dommage de dénier aux juifs le droit de résider, s’ils le souhaitent, dans le futur Etat palestinien et ainsi être « citoyens » palestiniens sans en avoir la nationalité. Lorsque tel sera le cas, et suivant un parallélisme des formes, il sera tout à fait possible de prévoir que le futur Etat palestinien restera « palestinien », quelque soit la proportion de juifs qui y résident.
Plus précisément, si les palestiniens accordaient aux juifs la possibilité de se maintenir dans les Yichuv de Cisjordanie, il pourrait être envisagé de leur réserver une représentation à la future assemblée palestinienne, tout comme les arabes israéliens disposent d’une représentation à la Knesset. (C’est d’ailleurs cette prérogative qui aurait dû être accordée aux juifs résidant dans le Gouch Katif et dans les autres implantations de la bande de Gaza. Les juifs y demeurant n’auraient pas été déracinés et seraient devenus citoyens palestiniens sans avoir la nationalité de l’Etat de résidence. De leur côté, les palestiniens n’auraient pas été confortés dans la certitude de devoir défaire l’Etat d’Israël par les armes.)
Une fois encore, c’est bien la règle talmudique respectée par les juifs depuis 2000 ans qui a vocation à s’appliquer à savoir : « dina demalkhouta dina » autrement dit, la loi du royaume est la loi. L’Etat d’Israël définit ses règles de fonctionnement qu’il impose à ses ressortissants, qu’ils soient juifs ou non. Si l’Etat d’Israël applique scrupuleusement ce principe, plus rien ne s’opposera au règlement serein du problème auquel sont contemporainement confrontés les ministères de l’Intérieur et de la Justice, à savoir celui du phénomène des étrangers en situation irrégulière en Israël.
Car en effet, la démocratie est un outil permettant à chacun de bénéficier de prérogatives individuelles, non de décider de la disparition de l’Etat si le nombre le permet. Les palestiniens se doivent donc d’admettre la judéité de l’Etat d’Israël, pour cultiver leur identité spécifique et réaliser finalement que la « naqba » (catastrophe) ne correspond pas à la naissance de l’Etat d’Israël mais bien à l’obligation de devoir désormais vivre sous souveraineté palestinienne.
Le président palestinien Mahmoud Abbas et Netanyahu doivent se rencontrer le 15 septembre à la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, puis par la suite à Jérusalem où la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton se joindra aux discussions. C’est la définition des identités étatiques spécifiques qu’il conviendra d’aborder, quelque soit la composition de la population.
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lundi 13 septembre 2010
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