MEIHA ET LA MEDECINE.
28 ans de présence dans la famille.
Une vrai icône encadrée encore dans ma mémoire.
Elle ne semblait pas vieillir, lorsque je lui posais la même fatidique question presque chaque année, elle me disait inlassablement
‘...Touit ans... !’
30 ans alors qu’elle voguait sur ces 70 ans.
Puis,
‘..E’tla brouheq... !’ Occupes toi de toi... !’
Elle rajeunissait d’année en année selon ses calculs.
Maman n’a jamais su son âge.
L’ignorance de ce dernier tournait à son avantage.
Car comme elle me le disait ‘...Khir me tarefch, ma taréf... !’ Mieux vaut ne pas savoir que de savoir... !’
Elle avait horreur des médecins.
Elle leur tenait rancune depuis la mort de ses 4 enfants en bas âge.
Elle reportait ces disparitions sur leur ‘ignorance’.
Lorsque maman lui disait alors qu’elle était malade ‘...Ya mââ, béch en q’aïd’leq tbib Fenzi... !’
Elle rétorquait par un ‘...Euch’qouUUUn el maboul... ? Qui, le fou... !’
‘...M’elé tbib Lellouche... !’ ‘Alors le Dr Lellouche.. !’
‘...Ah é’li qtel Chouchana.... !’ ‘..Ah celui qui a tué notre voisine Madame Chouchéne…?’
‘...M’elé tbib Berrebi... !’ ‘ Alors le Dr Berebi... ?’
‘..Qoli enti thab teq’sofli chba’biIIII.. ? ‘ Dis moi tu veux raccourcir mon âge... ?’
A 80 ans. Bien sonné.
Elle cherchait prétextes pour ne pas se faire soigner, malgré son impotence, tous les prétextes étaient bons pour échapper aux toubibs.
Elle se soignait selon les remèdes dits ‘ Dwe arbi...’ Arabe.
L’huile vierge bien chaude lui procurait du bien, qu’elle ait une angine ou de simples maux de tête. Pas de cachets qui abrègent sa vie selon sa logique.
Souvent constipée, elle usait de la poire. Ou alors d’une chaude verveine lorsqu’elle était grippée.
Si elle avait mal à sa jambe gauche, à cause de son érésipèle, elle faisait un onguent à base d’oignons. ‘ SAHKA BSSAL OU MELH... !’ Je ne sais pas si ce remède était compatible avec sa rougeur. En tout cas, cela la soulageait.
Et le miracle se produisait.
Si elle avait des maux d’intestins ‘...Aâtini él fham... ! Charbons en granulés... ! Là au moins, elle avait recours à la pharmacopée.
En cas de forte fièvre, elle se couvrait entièrement et se laisser aller à la transpiration.
Elle se couvrait de la tête aux pieds une journée entière et la voilà se lever en forme le lendemain.
Elle allait même dés fois découragé ma mère pour nous prescrire un médecin.
‘...A’âmelou cem’cha mra’yèt ou tewa tchouf... !’
‘...Fais lui poser qqs ventouses et tout ira mieux... !’
Même les sangsues, je les ai supportées, le papier journal enduit de pétrole ou de ‘chmen’
(beurre rance) étalé sur des feuilles de caroubier, remèdes censés guérir de la pneumonie ou de la bronchite ou bien du ‘...RIH FEL JNEB... !’
Je ne vous dis pas l’odeur après trois jours de ce calvaire.
Si je toussais, une cuillerée d’huile le soir et le matin etc ....
Tels étaient les conseils pratiques de ma vieille grand-mère MEIHA. Au grand dam de mon père qui ne disait rien mais consentait.
(Dr Scialom en à Tunis)
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