dimanche 12 septembre 2010

LA SECONDE MORT DE WINSTON CHURCHILL -Par Guy Millière

LA SECONDE MORT DE WINSTON CHURCHILL -Par Guy Millière





Lorsque je pense aux plus grands hommes d’Etat du monde occidental au cours du vingtième siècle, je ne puis faire autrement que penser à Winston Churchill, à ses discours, à ses écrits, à son courage et à son opiniâtreté pendant la Seconde Guerre Mondiale, à sa lucidité concernant Staline et l’Union Soviétique, à sa clairvoyance avant même la guerre face à ce qu’incarnait Hitler, à son amitié pour le peuple juif et pour la cause de ce qui deviendrait plus tard l’Etat d’Israël. Je pense aussi à Ronald Reagan ou à Margaret Thatcher.


Je sais que le Royaume-Uni n’est plus ce qu’il a été. Je sais que c’est un pays qui a fait preuve de complaisances multiples vis-à-vis de l’islam radical. Je sais aussi qu’il n’y a pas si longtemps, Tony Blair incarnait encore certaines valeurs et se conduisait dignement, en sachant au moins ne pas se placer du côté des dictateurs et des fanatiques.


Je dois constater que l’homme qui est aujourd’hui installé au 10 Downing Street n’est pas digne d’occuper la fonction qui est censée être la sienne. Je dois constater, bien que je ne sois pas du tout tenté par le travaillisme anglais et moins encore par le socialisme, que, tant qu’à faire, je préférerais un Premier ministre travailliste doté d’un minimum d’éthique qu’un conservateur indigne, sans droiture, et sans davantage d’épine dorsale qu’une méduse abandonnée au gré des marées.


Le discours prononcé par Cameron à Ankara le 27 juillet dernier est à placer à côté des déclarations de Neville Chamberlain rentrant de Münich après avoir rencontré Adolf Hitler, et je dois constater que Chamberlain était lui-même un « conservateur », hélas.


Ce qui est à incriminer n’est pas que David Cameron ait défendu l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne : c’est qu’il ait défendu cette position en sachant ce que la Turquie est en train de devenir en ce moment, et en entérinant, de fait le glissement de ce pays en direction de l’islam radical, de l’alliance avec l’Iran, et de la rupture des alliances avec Israël.

Ce qui est grave est qu’il ait incriminé Israël dans des termes que n’aurait pas renié Recep Tayyip Erdogan, en présence d’Erdogan lui-même, et qu’il ait ainsi montré à Erdogan un visage de lâcheté absolument vile.


Ce qui est grave est qu’il ait, même repris le discours des propagandistes du Hamas, de l’Autorité Palestinienne et des pires gauchistes européens en décrivant Gaza comme une « prison » à ciel ouvert.
Ce qui est grave est qu’il ait parlé du sinistre épisode de la flottille djihadiste pour Gaza en accusant férocement le gouvernement israélien et en le présentant comme l’agresseur.

Ce qui est très grave est qu’il ait parlé du gouvernement turc, quasiment en guerre ouverte avec Israël et en position d’hostilité par rapport à tout ce qu’incarne la civilisation occidentale, comme étant « le mieux à même de parvenir à une solution juste » au Proche-Orient, et comme le mieux à même d’éviter un « choc des civilisations » : la « solution juste » selon Cameron est-elle celle envisagée par le Hamas ? celle envisagée par le Hezbollah ? La meilleure façon d’éviter le « choc des civilisations » est-elle, selon lui, la soumission de l’Europe au djihadisme?


Que dire enfin des phrases élogieuses de David Cameron sur l’islam et son caractère essentiellement « pacifique » ? Ceux qui aspiraient à devenir shahid sur le Mavi Marmara étaient-ils « pacifiques » ? En les aidant, Erdogan lui-même était-il « pacifique » ? Vraiment ?


Que dire de la façon qu’a eu David Cameron de se placer de manière implorante au pied des dirigeants turcs en leur disant que le Royaume-Uni a besoin d’eux, absolument besoin d’eux. Même s’il avait voulu négocier des contrats commerciaux, David Cameron aurait été nul. Il ne pourrait pas même se faire marchand de tapis dans le bazar d’Istanbul : il pourrait, à la rigueur, jouer le rôle du tapis sur lequel on s’essuie les pieds en entrant dans la boutique.


David Cameron vient de porter un mauvais coup à Israël, à la démocratie, à la liberté, à la dignité de l’être humain, et à la vérité la plus élémentaire. Il vient, je le crains, de montrer ce que devient le Royaume-Uni et ce que devient l’Europe où sa compatriote Catherine Ashton, « haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères », tient, depuis sa « hauteur » proclamée, des propos très bas, et défend des positions au moins aussi ineptes et aussi odieuses.


Il se dit avec insistance dans la presse américaine que David Cameron, avant de se rendre en Turquie a reçu des conseils de Barack Obama : ce qui montre son degré d’inintelligence, c’est que ces conseils, après les avoir reçus, il les a, semble-t-il, suivis. David Cameron serait-il le dernier dirigeant d’un grand pays occidental à penser que Barack Obama est à même de dire quoi que ce soit qui puisse être autre chose que pervers et dangereux ?


L’un des gestes marquants d’Obama en arrivant à la Maison Blanche a été de renvoyer à Londres le buste de Winston Churchill qui avait été offert aux Etats-Unis par un gouvernement britannique antérieur. Je ne sais si ce buste s’est retrouvé dans le bureau de David Cameron. Ce que je sais est que si c’est le cas, et s’il lui reste un vestige de conscience, David Cameron devrait avoir honte en regardant ce buste. En se comportant comme il s’est comporté, il a enterré Winston Churchill une deuxième fois.


Poursuivant son voyage, David Cameron s’est ensuite rendu en Inde. Quelques heures d’avion lui ont permis de retourner sa veste en gardant l’imbécillité veule dans la poche intérieure : espérant s’attirer les bonnes grâces de New Dehli, il a, cette fois, prononcé des paroles féroces contre le Pakistan et le double jeu joué par ce pays en Afghanistan. En Turquie, il y a des islamistes au pouvoir, mais Cameron ne les voit pas bien qu’il les embrasse chaleureusement. Au Pakistan, où il ne se rend pas, et où un gouvernement allié du monde occidental doit gérer une situation difficile liée au fait qu’il y a, effectivement, des islamistes dans les zones tribales du pays et, sans doute, dans l’armée, Cameron dénonce le gouvernement pour ses complaisances avec les islamistes. En somme, en Turquie, un gouvernement islamiste se voit approuvé obséquieusement, en direct. Au Pakistan, un gouvernement non islamiste mais confronté à l’islamisme se voit fustigé, depuis le territoire du pays voisin, donc humilié. Comme l’a dit Nile Gardiner dans le Daily Telegraph, « cela ne vaudra pas une livre sterling d’investissement indien supplémentaire au Royaume-Uni, mais cela vaudra une colère justifiée des dirigeants d’Islamabad ».


Il y a, certes, au Royaume-Uni, présentement, un bon ministre de l’économie et des finances, George Osborne. Mais toutes ses tentatives de remise en ordre seront vaines s’il a, au-dessus de lui, un premier ministre aux allures de paillasson défraîchi abandonné à lui-même dans des courants bien trop vastes pour qu’il y soit autre chose qu’un objet malséant, inutile, vaguement nauséabond, qu’en des temps plus glorieux, on aurait laissé disparaître au plus vite dans une indifférence consternée. Sir Winston Churchill se retourne-t-il dans sa tombe ? J’aurais tendance à penser que la réponse est oui.


Guy Millière


Jamais ‘la perfide Albion’ n’aura autant mérité son titre


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