lundi 19 juillet 2010

4 mariages et 1 seul époux



4 mariages et 1 seul époux

Par Juliane Grasser -


Les vertus méconnues de la polygamie, c'est le sujet d'une campagne lancée par un groupe de jeunes hommes saoudiens. Ils pensent apporter une réponse aux jeunes femmes saoudiennes intéressées par un mariage polygame, aux femmes saoudiennes déjà âgées, qui sont divorcées ou encore aux hommes saoudiens qui ne veulent pas se contenter d'une seule femme. La campagne vise à contrer, selon ces saoudiens traditionalistes, la stigmatisation négative de la polygamie.


«Prophète des Quatre", voilà le slogan de la campagne. Une référence à l'édit islamique qui permet aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes. Le groupe appelle tout homme en Arabie Saoudite à prendre quatre épouses, débarrassant ainsi le pays des «vieilles filles».
Un terme qui dans le royaume désigne toute femme trentenaire encore célibataire. Lancée pendant la traditionnelle saison des mariages, la page Facebook de la campagne a déjà engrangé quelques centaines de partisans.


Des règles sociales très rigides...
En Arabie Saoudite, le très strict système de la tutelle patriarcale oblige les femmes à se faire représenter par des hommes, que ce soit leur mari, leur père ou leur fils, dans toutes les sphères de la vie publique. Une tutelle mais surtout une chape de plomb pour la vie de ces femmes. Elles ne sont en effet pas autorisées à conduire, à hériter, à divorcer ou à obtenir la garde des enfants, et ne peuvent pas entretenir des liens sociaux avec des hommes étrangers au foyer.
Mais ces normes sociales d'une extrême rigidité se sont toutefois un peu relâchées aux cours des dernières années. De plus en plus de jeunes femmes saoudiennes sont très éduquées, financièrement indépendantes et manifestent leur propre volonté quant à leurs relations et leur rôle dans la société. Les sociologues saoudiens affirment que ces émancipations individuelles amènent de plus en plus de femmes à refuser les avances des hommes qui cherchent à prendre une seconde, ou troisième, voire quatrième épouse. Dans l'espoir de ne pas faire de mariage polygame, certaines femmes iraient même jusqu'à chercher des concubins étrangers.
..qui se sont un peu assouplies au cours des dernières années


"Les femmes sont de plus en plus instruites et ont un emploi, alors elles n'ont plus hâte de se marier afin de bénéficier par le biais de leur mari d'un soutien financier, surtout si leurs parents leur offrent la liberté de voyager et de mener leur vie comme elles le souhaitent», affirme Wajiha Al- Huwaidar, militante saoudienne pour les droits des femmes. "Beaucoup de femmes ne veulent plus être seconde épouse, du coup cette campagne tente de promouvoir la polygamie pour que les femmes se fasse à cette idée ", continue-t-elle.


La polygamie, une solution pour des femmes à la situation précaire ?
Eman Al Nafjan, blogueuse saoudienne qui écrit sur les problèmes auxquels sont confrontées les femmes de son pays, pense que la campagne est destinée aux hommes.
«Cette campagne ne sert pas à convaincre les femmes - il y a beaucoup de femmes qui accepteront de telles propositions de mariage. Ce que ce groupe cherche à faire, c'est convaincre les hommes de se marier avec des femmes plus âgées" analyse-t-elle.
«Les hommes saoudiens souhaitent se marier avec de jeunes vierges, pas avec des femmes plus âgées ou divorcées. Mais le problème est que justement nous avons beaucoup de femmes âgées d'une vingtaine ou trentaine d'années, en retard et qui ne sont toujours pas mariées. Les hommes ne sont pas intéressés par ce type de femmes. Et les jeunes filles, quant à elles, ne veulent pas faire office de seconde épouse. "
Les hommes saoudiens ne voulant pas de ces femmes plus âgées divorcées ou célibataires, une large partie de la population féminine se retrouve donc sans époux et par conséquent financièrement instables "Se marier coûte cher" déclare t-elles.
Mais elle met en garde : " Ces hommes polygames veulent juste du bon temps, alors ils épousent une femme. Parfois cela ne dure qu'un mois, puis ils divorcent sans que personne, pas même la première épouse, ne soit au courant de quoi que ce soit ... Il arrive aussi que la femme tombe enceinte ou que le couple soit réellement amoureux, mais c'est rare. "


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1 commentaire:

  1. LES VIEILLES FILLES

    J'aime les vieilles filles. Et lorsqu'elles sont laides, c'est encore mieux.

    Les vieilles filles laides, acariâtre, bigotes ont les charmes baroques et amers des bières irlandaises. Ces amantes sauvages sont des crabes difficiles à consommer : il faut savoir se frayer un chemin âpre et divin entre leurs pinces osseuses. Quand les vieilles filles sourient, elles grimacent. Quand elles prient, elles blasphèment. Quand elles aiment, elles maudissent. Leurs plaisirs sont une soupe vengeresse qui les maintient en vie. Elles raffolent de leur potage de fiel et d'épines. Tantôt glacé, tantôt brûlant, elles avalent d'un trait leur bol de passions fermentées. Les vieilles filles sont perverses. C'est leur jardin secret à elles, bien que nul n'ignore leurs vices.

    Les vieilles filles sont des amantes recherchées : les esthètes savent apprécier ces sorcières d'alcôve. Comme des champignons vénéneux, elles anesthésient les coeurs, enchantent les pensées, remuent les âmes, troublent les sangs. Leur poison est un régal pour le sybarite.

    L'hypocrisie, c'est leur vertu. La médisance leur tient lieu de bénédiction. La méchanceté est leur coquetterie. Le mensonge, c'est leur parole donnée. Elles ne rateraient pour rien au monde une messe, leur cher curé étant leur pire ennemi. Le Diable n'est jamais loin d'elles, qui prend les traits de leur jolie voisine de palier, du simple passant ou de l'authentique Vertu (celle qui les effraie tant). Elles épient le monde derrière leurs petits carreaux impeccablement lustrés. Elles adorent les enfants, se délectant à l'idée d'étouffer leurs rires. Mais surtout, elles ne résistent pas à leur péché mignon : faire la conversation avec les belles femmes. Vengeance subtile que de s'afficher en flatteuses compagnies tout en se sachant fielleuses, sèches, austères... C'est qu'elles portent le chignon comme une couronne : là éclate leur orgueil de frustrées.

    Oui, j'aime les vieilles filles laides et méchantes. A l'opposé des belles femmes heureuses et épanouies, les vieilles filles laides et méchantes portent en elles des rêves désespérés, et leurs cauchemars ressemblent à des cris de chouette dans la nuit. Trésors dérisoires et magnifiques, à la mesure de leur infinie détresse. Contrairement aux femmes belles et heureuses, elles ont bien plus de raisons de m'aimer et de me haïr, de m'adorer et de me maudire, de lire et de relire ces mots en forme d'hommage, inlassablement, désespérément, infiniment.

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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