lundi 20 juin 2016

Yérouham : un Bel Avenir dans… le désert....Par André Darmon...


Quelle mouche m’a-t-elle donc piqué pour décider comme cela au petit matin de prendre ma voiture pour filer dans le désert du Néguev pour découvrir Yérouham, ville improbable coincée entre des lacs naturels sortis de terre, adossée à de vieux chameaux indolents, recouverte de tentes de bédouins et bientôt de bases de Tsahal qui abandonnent le centre du pays.
Par André Darmon.
Il me faudra donc traverser la moitié du pays, m’engager sur des routes incertaines, invoquer le Dieu des stations d’essence et celui de Waze avant que de trouver Yérouham lovée dans les pans mordorés des dunes du désert. Très vite des canonnades me rappelleront la présence de bases de Tsahal ainsi que les manœuvres et entraînement quotidiens de nos soldats sous 45 degrés. 
C’est entre autre cette délocalisation récente de bases de Tsahal comme Tsrifine ou Tel Hachomer qui laisse à penser que la ville connaîtra bientôt une expansion sans précèdent, elle qui vécut longtemps la dépression, l’isolement et le chômage. Tous les ministères, m’assurera-t-on, ministère de la Défense, de l’Economie, celui du Développement de la Galilée et du Néguev, ainsi que le conseil régional local, auraient tout mis en œuvre afin d’assurer la construction de logements dignes des militaires et des officiers qui commencent peu à peu s’installer. 
Et les prix de l’immobilier commencent à monter, ne sont peut-être pas raisonnables mais restent cependant abordables quand on les compare au reste du Pays où seul Kiriat Shmona en Galilée propose des prix plus accessibles et que les investisseurs venus de tout le pays ont pris d’assaut.
Une enclave volée au désert
Yérouham est donc situé dans le nord du Néguev, à 15 km de Dimona, à 35 de Beersheva et se situe 520 mètres au-dessus du niveau de la mer. J’avais vu un double intérêt dans cette visite pour le journaliste et le citoyen israélien que je suis, outre l’émergence d’un phénomène sociologique étonnant en plein cœur du désert non loin de Beersheva et d’une ville de 10 000 habitants, qui en comptera 20 000 bientôt, et c’était aussi la découverte d’une oasis immobilière inédite dans un pays dont les offres se raréfient et dont les prix empruntent des directions interstellaires.
Yérouham est une sorte d’enclave volée au désert qui s’articule autour d’une rue centrale, la rue Bornstein. Malgré la touffeur qui pourrait irriter les épidermes, on sent chez la population, une population bigarrée, de Juifs, d’arabes et de bédouins, cette espèce de langueur méridionale qui baigne et se complaît dans l’air raréfié. Les grands commerces jouxtent le souk hebdomadaire installé en plein centre-ville, un vieux centre de population qui constituerait un lien culturel social et communautaire pour les personnes âgées. Yérouham, ville paisible.
L’Immobilier

Olga est un agent immobilier installée depuis 20 ans à Yérouham. Elle nous dit avoir commencé à rapidement dépérir quand elle fut débarquée ici en provenance directe de Tachkent, comme les Marocains le furent à Ashdod ou ailleurs ; mais aujourd’hui, elle ne partirait pour rien au monde de ce petit trou de sable perdu en plein cœur d’Israël. Elle me parlera avec beaucoup d’amour de sa ville mais aussi de fierté : « L’industrie locale et régionale (53% des résidents employés) les services et le commerce sont les principaux employeurs sont.
 Les usines locales Agis-Perrigo (cosmétiques Careline et produits pharmaceutiques), Néguev Céramique, Phoenicia Glass Works (qui a déménagé à Yerouham de Haïfa en 1968), Marque métaux, Ackerstein, Yehou Clays, TTK électronique, et Tempo (dont certains utilisent des matières premières de la région). 
Le reste des employés travaillent dans la région dans des entreprises telles que Ramat Hovav, la Centrale nucléaire de Dimona, Dead Sea Works, au Centre médical Soroka de Beersheva, à l’Université Ben-Gourion, et à Sde Boker.»
Yeroham4Yérouham a souffert dans le passé de taux de chômage élevés, même si aujourd’hui le taux est inférieur à la moyenne nationale. Jusqu’à 2011, la construction résidentielle dans Yérouham avait été réalisée d’une manière non lucrative, soit par Amidar (l’équivalent des HLM français) soit par les résidents eux-mêmes.
En prévision du personnel militaire qui arrive en nombre dans Yérouham et à l’avenir dans la ville jumelle adjacente de bases d’entraînement, (IR Habadim) le cadastre commence à libérer les terres pour la construction privée à but lucratif. 
Et aujourd’hui les dounams (hectares) s’arrachent, doublent, triplent facilement de prix. Depuis l’automne 1990, Yérouham s’était intensément engagée dans l’absorption des centaines d’immigrants de l’ex-URSS, qui représentent 25% des 10.000 habitants de la ville.

Ces dernières années, les jeunes couples et les familles en provenance d’autres localités ont déménagé à Yérouham, et certains ont acheté beaucoup et construit leurs maisons dans les nouveaux quartiers de la ville. Les projets touristiques incluent le développement du parc du lac naturel (voir photo ci-contre). 
Il existe des programmes de formation professionnelle informatique, dans la chimie, l’ingénierie et d’autres domaines nécessaires par l’industrie. Les Zones industrielles locales ont doublé de taille en quelques mois offrant de l’espace pour la location et la construc­tion. 
Le Développement et l’amélioration des routes et des chemins pour les piétons et les vélos s’accompagne de la création des centres d’activité et d’hébergement dans le parc et de complexes touristiques ; « le Parc sera multi-générationnel et conviendra à toute la famille”. Tout paraît mis en Place pour que Yérouham explose et permette de trouver travail, maison, et une véritable éducation pour les enfants. Olga est pour sa part confiante dans l’avenir de sa ville et de sa… profession.»


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