lundi 20 juin 2016

Israël, une démocratie qui se marie de plus en plus mal avec la liberté de conscience de chacun-par Bely.


Israël, seule démocratie de la région, il est vrai que chacun de ses citoyens a lieu d’en être fier…Jusqu’à un certain point seulement, une borne au-delà de laquelle toute « Ketouba » est ou n’est pas valable, les lois de la relativité faisant que la démocratie ne s’entende pas toujours de la même façon ici ou là. Israël est un pays mosaïque. Cette affirmation connue de tous oblige chacun de ses aspirants nouveaux israéliens à montrer patte blanche.
Mais cette « formalité » remplie, « selon une enquête récente de Hiddush, (un groupe de pression qui a présenté un rapport sur le sujet), 64 % des Juifs israéliens ne sont pas conscients que les milliers de couples juifs qui se marient dans des cérémonies civiles à l’étranger pour éviter les tracasseries d’un rabbinat trop rigoureux, seront obligés par la loi israélienne, en cas de mésentente absolue de passer devant les tribunaux rabbiniques orthodoxes israéliens pour divorcer… Comme tout un chacun dans le monde … Juif.
A propos de cette locution « comme tout un chacun dans le monde… Juif », il semblerait que voilà le moment venu de tenter de définir qui est ou devrait se sentir faire partie de cet univers. Pas facile. Pas facile du tout.
Et que dire ? Que penser ? Expliquer qu’un juif religieux soit juif, voilà qui ressemble à une évidence mais où cela se complique c’est la position d’un agnostique, d’un non religieux, pour ne pas parler d’un athée « d’origine » juive que cela ne gêne pas de se prétendre juif sans croire Dieu ! S’il en a décidé ainsi. Ainsi il est très aisé de comprendre que de se dire juif ne dépend pas seulement de la croyance en Dieu à contrario de quasiment toutes les religions.
Car la musique du pays des élus de Dieu ne permet qu’une interprétation dont la portée, loin d’être universelle est parfois même insupportablement contraire à bien des oreilles « croyantes non orthodoxes », « agnostiques », « non-croyantes » ou carrément « athées »…Une malheureuse petite bluette confrontée à la cacophonie de la loi israélienne.
Une loi qui prétend réduire au silence pendant deux ans d’emprisonnement tous les couples mariés par un rabbin non approuvé par le rabbinat étatique. Je ne sais ce qu’il en est pour vous mais pour tous les gens que je côtoie comme pour moi-même, (j’allais dire « bien évidemment »), nous ne connaissons personne qui ait été emprisonné pendant deux ans pour s’être marié comme ceci et non comme cela, pour avoir désobéi aux ordres donnés.
Et cela se justifie d’autant moins que la criminalisation de l’acte n’a été introduite qu’il y a deux ans comme un ajout de dernière minute à la loi Tzohar. La très controversée loi Tzohar, qui est entrée en vigueur en janvier 2014, permet aux couples de choisir le rabbinat dans la ville qu’ils veulent pour enregistrer leur mariage. !
Mais certains couples créent un marché encore plus large dans la mesure où ils contournent complètement l’establishment religieux d’Etat et, au lieu de quitter le pays pour se marier à l’étranger, célèbrent leurs propres mariages religieux privés en Israël.   Face à l’évolution d’une telle situation, c’est à la demande de la députée (Yesh Atid) Aliza Lavie, que la Knesset s’est réunie une fois de plus.
Une demande très modeste d’une députée peu contestatrice, plutôt très, très, très, trop discrète dans ses revendications puisqu’elle accepte comme une évidence l’aspect criminel de ces unions non reconnues…
Une députée qui ne fait que proposer d’envisager une peine sous forme d’une substantive amende (on parle de 500.00 shekels comme montant approprié), en lieu et place de la peine de prison.
Une députée fière d’avoir obtenu une nouvelle réunion afin de confirmer ou pas (ou pis) une loi qui fait d’Israël l’un des seuls états au monde où il est légal (et donc passible) d’emprisonner un couple pour motif de ne s’être point marié selon le seul et unique chemin tracé par un rabbinat patenté !
Une loi qui fait d’Israël, la seule démocratie occidentale dans le monde classée à part, en raison de ses restrictions sur le mariage .
Une loi qui a été revotée dernièrement. Et qui pose une interrogation de plus !
Ne pouvant concevoir qu’il ne s’agisse que de faire de ce problème une excuse pour amateurs éclairés de « politiques politiquement politiciennes », je me demande une fois de plus pourquoi faire se déplacer tous ces gens importants… pour voter et revoter une loi que chacun sait ne jamais voir appliquée ?
N’empêche que la proposition qui visait à décriminaliser les mariages célébrés en dehors des auspices du rabbinat israélien a été rejetée lors du vote par 32 voix contre 25 ! 
N’empêche que dans tous les cas, (que le mariage soit religieux ou ne soit pas reconnu comme « cacher » ou ne soit pas religieux du tout), l’obtention du « get », (en fait l’accord ou pas de divorcer avec toutes les conséquences financières que cela laisse à entendre) dépend, qu’on l’admette ou pas, quasiment toujours du mari. S’il n’est pas d’accord pour rendre la liberté à son ancienne épouse, outre le fait que ces démarches coûtent une fortune (notamment en frais d’avocat), « l’HOMME », soutenu le plus souvent par l’immense majorité des rabbins, peut empêcher la « femme » de reprendre son autonomie si tel est le bon plaisir de monsieur…
Et cela peut durer des années !
Et là je connais des exemples.
Nombreux.
Quelle morale tirer de cette loi léonine si le couple revendique définitivement son esprit libre ?
Quoi que fassent les futurs époux pour se marier le plus légalement possible, qu’ils tentent de contourner l’establishment, qu’ils se soient unis par tous les moyens qui viennent à l’esprit de nombreux petits malins dont ils sont… Ils risquent finalement de se retrouver face à une bureaucratie religieuse inconnue d’eux, le jour venu, (impossible à concevoir à l’instant du mariage), où ils se découvrent le besoin impératif… de se séparer !…

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