La capitale yéménite Sanaa a pris des airs de « ville morte » hier, les craintes denouveaux affrontements au sein du camp rebelle ayant amené de nombreux habitants à se cloîtrer chez eux , et lesécoles et magasins à rester fermés . L’ alliance rebelle, qui contrôle Sanaa depuis plus de trois ans , a éclaté à la suite de combats entre ses deux composantes, qui ont fait au moins 60 morts et blessés dans les deux camps depuis mercredi.
« Pire crise humanitaire »
L’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh , a tendu la main samedi à la coalition adverse dirigée par l’ Arabie saoudite , une démarche qualifiée de « grande trahison » par ses anciens alliés houthis. Hier, les forces loyales à M. Saleh ont bloqué plusieurs rues ducentre -ville et s’y sont déployées en nombre . Elles ont tenté une nouvelle fois de prendre le contrôle du quartier d’Al-Jarraf, un bastion des Houthis, où ces derniers ont renforcé leurs positions avec des dizaines de véhicules équipés de mitrailleuses.
Déjà maîtres du nord de la capitale, les Houthis ont tenté de pousser leur avantage dans le sud en procédant, selon des habitants, à un déploiement de troupes venues du nord du Yémen, leur bastion traditionnel .
Alors que le Yémen est aujourd’hui confronté à ce que l’ONU considère comme la « pire crise humanitaire du monde » , la coalition conduite par les Saoudiens a récemment autorisé certains vols et cargaisons humanitaires par bateau . La guerre au Yémen a déjà fait plus de 8 750 morts depuis l’intervention de Ryad et de ses alliés en mars 2015. Sous pression de la rue -- dans le tumulte du Printemps arabe --, l’ex-chef de l’Etat Ali Abdallah Saleh avait dû céder le pouvoir , après plus de trente ans de règne, à Abd Rabbo Mansour Hadi en février 2012.
Trois ans plus tard , ce dernier était contraint de fuir Sanaa pour Aden (sud) face à l’avancée des rebelles houthis soutenus par des partisans de l’ex-président Saleh. Issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), les Houthis contestent de longue date le pouvoir central . Ils sont accusés d’être soutenus par l’Iran . Le conflit au Yémen a ravivé les tensions dans le Golfe, sur fond de rivalité déjà exacerbée entre l’ Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite.
Hier, les Émirats arabes unis , l’autre poids lourd de la coalition, ont démenti qu’un missile ait été tiré par les Houthis en direction de leur territoire et d’une centrale nucléaire d’un coût de 20 milliards de dollars . Les Houthis avaient affirmé plus tôt avoir tiré un missile de croisière sur la centrale de Barakah, enconstruction près d’Abou Dhabi et qui doit ouvrir en 2018.

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