mercredi 25 novembre 2015

Valérie Pécresse : Face à la délinquance, tolérance zéro !

Ancienne ministre du Budget, Valérie Pécresse est députée Les Républicains des Yvelines et candidate à la présidence de la région Île-de-France.
Céline Revel-Dumas. Le week-end dernier, vous avez fait part de votre consternation quant au sentiment d’impunité du terroriste Abdelhamid Abaaoud, fraudant dans le métro parisien le soir des attentats sans crainte d’être repéré malgré la présence d’une caméra de surveillance. Ce sentiment d’impunité découlerait-il, selon vous d’un manque d’autorité de l’Etat face à la petite délinquance ? Faut-il surveiller et punir de manière systématique ?
Valérie Pécresse. La crise de l’autorité de l’État ne date pas d’hier. Mais elle a été  aggravée par la politique pénale laxiste du gouvernement qui a supprimé les peines planchers et substitué aux peines de prison ferme la contrainte pénale. Les lois de la République doivent être respectées partout et par tous, sans exception. L’impunité n’est pas acceptable. En Île-de-France, moins de 10 % des fraudeurs payent leurs amendes. Un pickpocket mineur commet selon la police judiciaire jusqu’à 1000 actes par an dans les transports, et qui sont rarement sanctionnés. Les dealers ont pignon sur rue devant certains lycées. 
La région ne peut pas rester sans réagir. Je veux qu’elle soit un maillon fort de la chaîne de sécurité. Elle dispose d’un budget et d’une convention avec le ministère de l’Intérieur qu’il faut réactiver. C’est pourquoi j’ai proposé une tolérance zéro contre la fraude et la délinquance dans les transports, un plan Lycée sans drogue avec une bulle de sécurité autour des établissements scolaires.
Fort bien, mais si la politique de “tolérance zéro” mise en place par le maire de New York Rudolf Giuliani entre 1994 et 2002 a fait chuter la criminalité, a-t-on vraiment les moyens de l’appliquer en France ?
La politique de tolérance zéro de Rudolf Giuliani a en effet montré son efficacité. Elle s’appuie sur la théorie de la vitre brisée, dès qu’un carreau est cassé, il faut le réparer sinon c’est le signal que l’on peut tout dégrader. Cela signifie que  chaque acte de délinquance doit être sanctionné rapidement et de manière proportionnée. En luttant contre la fraude, Rudolf Giuliani a fait baisser à la fois la fraude et la délinquance. 
Tous les fraudeurs ne sont pas délinquants, mais il est rare que les délinquants aient payé leur ticket !  Pour parvenir à mettre en place cette politique, il faut augmenter les effectifs de la sécurité dans les transports, créer une police régionale des transports compétente sur les réseaux SNCF/RATP et bus de grande couronne avec des  pouvoirs étendus: fouille des sacs, contrôles d’identité, etc. Il faut aussi rendre obligatoire le port de la carte d’identité dans les transports et interdire le réseau de transports aux délinquants multirécidivistes comme on a interdit aux supporters violents d’entrer dans les  stades de foot.
Puisque vous évoquez les transports, ces derniers jours, la RATP est pointée du doigt pour sa trop grande tolérance face aux comportements communautaristes. Certains de ses employés musulmans refuseraient notamment de serrer la main à une femme ou de lui adresser la parole, sans que la direction de l’entreprise ne les sanctionne. Quelles mesures souhaiteriez-vous prendre pour lutter contre ce phénomène ?
J’ai été alertée par les syndicats de certains services publics franciliens sur la montée de comportements communautaristes incompatibles avec les principes fondamentaux de la République, comme l’égalité homme-femme. Il faut dire stop. La RATP a mis en place une charte de la laïcité pour les prévenir. Mais, dans le contexte de menace terroriste que nous vivons, soyons lucides, ces pratiques communautaristes peuvent être le révélateur de la radicalisation islamiste de certains salariés. Je plaide donc pour que la loi autorise le partage d’informations entre les services de renseignement et les employeurs des services publics et des entreprises exposées (comme les sites Seveso par exemple) sur les salariés fichés S soupçonnés d’être radicalisés et dangereux pour éviter leur recrutement ou les licencier si nécessaire. Un fiché S radicalisé ne doit pas pouvoir conduire un bus ou un train.
Mais que peut faire le Conseil régional à son échelle ?
À la région, je serai intransigeante : tous ceux qui prétendent à une subvention signeront une charte par laquelle ils s’engagent à respecter les lois et valeurs de la République et au premier rang desquelles la laïcité et l’égalité homme-femme. Toute entorse conduira à la suppression de la subvention. Je n’accepterai ni angélisme, ni lâcheté, ni compromission face aux dérives communautaristes qui défient la République.

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