vendredi 9 octobre 2015

La Russie a le mérite de la cohérence....


Les Russes soutiennent leur vieil allié baasiste syrien, protègent ainsi leur dernière base en Méditerranée, et considèrent que cette dictature avait le mérite de maintenir un ordre plus bénéfique aux populations que le chaos suscité en Irak, en Libye et en Syrie par la politique occidentale.

 Les occidentaux préfèrent la guerre de la communication à la guerre elle-même.

C’est entendu, les bombes russes ne tuent que des civils et leurs cibles sont  les glorieux résistants de « l’Armée Syrienne Libre », armés et formés par les Américains. Peu présents sur le terrain, ayant tendance à s’évanouir avec armes et bagages dans les groupes djihadistes, les voilà soudain plus réels lorsqu’ils deviennent les victimes de l’intervention russe.

Que celle-ci ait lieu à la demande de l’État syrien quand la coalition internationale  arme ses opposants et viole en permanence son espace aérien sans aucun mandat pour faire semblant de ne s’attaquer qu’à l’État islamique est ignoré par la bonne conscience occidentale. Elle a décidé ce que voulait le peuple syrien, ce qu’il était, et quel devait être son avenir. Elle ne semble nullement troublée par le fait que ses « alliés » sont en partie des régimes féodaux, inspirés par le wahhabisme, dont la richesse a financé la rébellion syrienne avec le concours de la Turquie, et qui bombardent dans l’indifférence générale la population yéménite chiite. 
L’ennemi étant à la fois Bachar et daesh, ce qui est entre deux est nécessairement un allié, par exemple « l’Armée de la Conquête » qui regroupe Al-Nosra, c’est-à-dire Al-Qaïda en Syrie et Ahrar-Al Sham, soutenue par l’Arabie saoudite, le Qatar et qui prospère comme par hasard non loin de la frontière turque… Il parait naturel à Washington de ne pas s’attaquer aux affidés du groupe terroriste du défunt Ben Laden, parce qu’ils sont frères… ennemis de l’État islamique.
Mais si on se souvient de la désinformation entretenue par les Occidentaux laissant à croire que « daesh » était une création machiavélique de l’abominable Bachar, on commence à avoir de sérieux doutes sur la bonne foi américaine. On se remémore les allégations sur les armes de destruction massive de l’épouvantable Saddam… 
Les États-Unis nous font du cinéma et la France a tendance à reproduire le film en poussant à l’excès le scénario et les dialogues. Hollande en enjoignant au Président russe de limiter ses attaques à « daesh » sous prétexte de maintenir l’unité de la Syrie vient de montrer sa complicité avec les autres terroristes comme Al-Nosra, sa méconnaissance de la réalité syrienne et son ingérence dans la politique intérieure d’un pays. La Russie n’a nullement envie de dominer le monde et d’imposer une idéologie. On ne peut en dire autant des États-Unis. 
C’est le changement considérable depuis la chute du mur de Berlin. La politique de la France aurait tort de l’ignorer.
La Russie a le mérite, dans cette affaire, de la cohérence et d’une dose de bonne foi évidemment limitée sur la scène internationale, mais supérieure à celle des occidentaux. 
Les Russes soutiennent leur vieil allié baasiste syrien, protègent ainsi leur dernière base en Méditerranée, et considèrent que cette dictature avait le mérite de maintenir un ordre plus bénéfique aux populations que le chaos suscité en Irak, en Libye et en Syrie par la politique occidentale. Ils s’attaquent donc aux groupes terroristes, aussi bien l’État islamique que ses rivaux.

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