vendredi 27 février 2015

Sami Aldeeb : “bons” et “mauvais” musulmans ..


Sami Aldeeb : Le monde musulman se divise entre “bons” et “mauvais” musulmans ; les bons appliquent le Coran et la charia tandis que les mauvais luttent avec l’incohérence de leur position......

Dans une série d’interviews vidéo mises en ligne sur son blog « Savoir ou se faire avoir », le Palestinien suisse Sami Aldeeb, professeur émérite des universités et auteur d’une traduction du Coran dans l’ordre chronologique, évoque « les bons et les mauvais musulmans » : Sami Aldeeb affirme qu’ aucun courant actuel perceptible n’ébauche le commencement d’une critique argumentée des deux piliers de l’islam du 7ème siècle. » Extraits :
« (…) Le dénominateur commun de tous les pays musulmans consiste en deux références absolues et non critiquables : la sacralisation du Coran et du modèle idéalisé de Mahomet. Les musulmans se départagent toutefois en deux « catégories » de croyants : les « bons » et les « mauvais » musulmans.
Les « bons » musulmans seraient :
– ceux qui suivent au plus près la lettre du Coran ( qui aurait été « dicté » par Dieu, donc parfait) sans toucher à une virgule, toute critique étant vécue comme blasphématoire et assortie de sanctions dissuasives.
– ceux qui imitent au plus près les pratiques de la vie légendaire de Mahomet, tout aussi intouchable, sous peine de subir les mêmes rétorsions terribles (dont l’actualité donne des exemples).
– Les « bons » musulmans optent pour l’application intégrale du droit musulman, la charia, et pour l’ensemble de ses sanctions médiévales (mutilations, décapitations, lapidations, esclavage, etc.)
Les « mauvais » musulmans seraient :
- ceux qui ne suivent que partiellement les prescriptions du Coran et les actes de Mahomet, rapportés par des on-dits.
- Les « mauvais » musulmans » appliquent le droit dit arabe, un mélange de charia incomplète et de droit à tendances occidentales.
Les conflits meurtriers qui opposent les musulmans entre eux peuvent se lire à la lumière de cette division simpliste :
– Les « bons » reprochant le laxisme et la tiédeur de la foi des « mauvais », équivalents de l’apostasie.
– Les « mauvais » sont en situation d’incohérence et de paradoxes, puisque tenus de fidélité à la lettre coranique et aux pratiques de Mahomet, et se trouvant dans l’impossibilité d’en assumer tous les attendus et leurs conséquences. Ils s’affirment musulmans, tout en tentant d’en écarter le pire, pourtant indissociable du corps de la doctrine.
Comment prôner des libertés aux antipodes des fondamentaux des prescriptions « divines » ? Comment concevoir une égalité de droits pour les non-musulmans ou pour les femmes ? Comment introduire le respect pour les athées et celui qui est différent de soi ? Leur argumentation se formule pauvrement en recourant à des dénégations et des contre-vérités : « l’islam, ce n’est pas ça », ou « le terrorisme dénature l’islam ». (…)
Les Occidentaux qui méconnaissent les références de la mentalité islamique pensent, dans leur projection ethnocentriste, que l’alternance orientale oscille entre droite/gauche ou dictature/démocratie. Mais l’alternance en pays musulman se fait entre pouvoir des « bons » musulmans (Etat Islamique, Iran, Arabie, Libye, Al-Qaïda, Somalie, Nigéria, etc.) et « mauvais » (toutes les autres dictatures arabes plus ou moins pragmatiques). C’est ce que l’on retrouve dans toute la malheureuse histoire des pouvoirs politiques en l’islam (Andalousie, Iran, Pakistan, Afghanistan, Irak, Syrie, etc.).
Le « bon » islam, le plus « pur », ne meurt jamais, du moins tant que pareils textes dits sacrés (Coran) et que pareil modèle humain (Mahomet) demeureront intouchables, sous peine de mort physique (dans les Etats islamiques modèles) ou sociale (dans les Etats islamiques dits modérés).
Aucun courant actuel perceptible n’ébauche le commencement d’une critique argumentée de ces deux piliers de l’islam du 7ème siècle.

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