samedi 22 novembre 2014

Spina bifida : un bébé a été opéré in utero !


Ici, la médecine nous montre un de ses plus beaux visages.

Quel est le rôle de la médecine ? Traiter sans doute, soigner certainement. Mais traiter et soigner quoi ? Une maladie ? Non, un patient, une personne.
Le 9 novembre, un bébé est né comme tant d’autres. Mais celui-ci avait la particularité d’avoir été pleinement reconnu comme une personne avant sa naissance parce qu’il avait été traité dans le sein de sa mère. Ce petit a été opéré pour un spina bifida, un défaut de fermeture du tube neural, une malformation congénitale responsable de handicap moteur.
En 1989, l’équipe du Pr Sapin avait réalisé la première intervention chirurgicalein utero en France. En 2014, l’exploit est réitéré pour une autre pathologie par l’équipe du Pr Jouannic. Il a fallu faire en sorte que l’enfant ne respire pas, que ses poumons ne se déploient pas, qu’il dorme mais pas trop, qu’il ne souffre pas. 
Il a fallu endormir la mère, la surveiller pour que, de son côté aussi, tout se passe bien. Il a fallu une double équipe, une pour l’enfant, une pour la mère. Quel déploiement de moyens matériels et humains, de techniques dernier cri !
Ici, la médecine nous montre un de ses plus beaux visages. Elle nous découvre sa créativité, son ingéniosité, sa douce folie, sa capacité à inventer sans cesse de nouvelles techniques pour soigner un homme. La curiosité du soignant, le désir de pratiquer son art pour le bien de son patient, pour lui permettre de vivre sa vie, peut-être d’une autre manière, mais pour qu’il puisse la vivre, l’a sans cesse incité à être plus innovant encore. Alors pour ce tout-petit, on a mis au point une technique insensée. 
On a interrompu médicalement une grossesse pour l’opérer et lui permettre de vivre sans handicap, ou avec un handicap bien moindre que celui qu’il aurait eu sans cette intervention. Et oui, cette grossesse a été interrompue puisque ce mot « interrompre » signifie que l’on reprendra ensuite l’activité interrompue. Ce qui a bien été fait pour ce fœtus. La grossesse a été interrompue, son déroulement a été entrecoupé, perturbé par la chirurgie. 
Ensuite tout a été fait pour que celle-ci se poursuive dans les meilleures conditions possibles, pour que l’enfant ne naisse pas prématurément – un des plus grands risques après ce type de chirurgie. N’est-ce pas là, dans cette situation bien précise, que l’on pourrait véritablement parler d’interruption médicale de grossesse, d’IMG ? 
Une interruption de grossesse dont la finalité serait la vie, au contraire de celle proposée le plus couramment, lorsqu’un diagnostic de spina bifida est fait chez un enfant. Habituellement c’est la mort que l’on propose comme traitement médical, comme interruption médicale de grossesse qui ne soigne pas grand-chose ou plutôt pas grand monde.
Aujourd’hui, on pourrait se mettre à rêver d’une médecine qui ait toujours l’ambition de soigner, de permettre la continuité d’une vie sans y contraindre, sans obstination déraisonnable comme ce que cette équipe nous montre aujourd’hui de manière si spectaculaire. Une médecine qui permet la vie sans commettre la mort.

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