vendredi 24 octobre 2014

La position égyptienne sur la coalition internationale anti-EI : entre soutien réservé et refus de s’engager dans une action militaire......


Par L. Lavi -
Contrairement à la Jordanie et aux Etats du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis et Qatar), qui participent activement à la coalition internationale contre l’Etat islamique (EI) et aux frappes aériennes de la coalition contre l’EI en Syrie, l’Egypte s’est jusque-là abstenue de toute participation militaire à ces opérations. Si, comme la plupart des membres arabes de la coalition, l’Egypte fait partie de l’axe arabe modéré, ses manifestations de soutien à la coalition demeurent verbales.
Sur le plan déclaratif en effet, l’Egypte assure son engagement total auprès de la coalition menée par les Etats-Unis, dont elle dit faire partie. Elle se sent obligée de soutenir toutes les mesures régionales et internationales de lutte contre le terrorisme, car elle se considère comme une puissance régionale impliquée dans tous les grands bouleversements du Moyen-Orient, qu’elle souffre également du terrorisme et prend des mesures pour l’éradiquer. Cette position ressort des déclarations faites par le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry à la conférence internationale du 11 septembre 2014 à Djeddah, sur une action commune contre l’EI, qui a réuni les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de la Turquie, de la Jordanie, du Liban, d’Irak et des Etats du Golfe.
Shoukry a déclaré que le rôle de l’Egypte dans la coalition serait « un rôle de soutien », ajoutant qu’ « il n’y a pas d’autre choix que de participer [à la coalition], puisque l’Egypte a subi et subit encore des opérations terroristes visant des innocents », et que « l’Egypte est impliquée dans tous les efforts régionaux et internationaux contre le terrorisme ».
En pratique, toutefois, l’Egypte a de grandes réserves sur la coalition et déclare qu’elle n’enverra pas de forces militaires pour prendre part aux opérations. Le ministre des Affaires étrangères Shoukry a affirmé plus d’une fois – plus récemment dans une interview accordée à l’agence de presse allemande DPA – que l’Egypte ne s’engagera pas militairement, soulignant que son rôle se limite à un soutien politique, l’expression de la solidarité de l’Egypte, l’échange de renseignements, la coopération avec la communauté internationale, des actions pour tarir les sources de financement du terrorisme, et une action d’Al-Azhar pour lutter contre le discours religieux extrémiste.
Selon des rapports récents, l’Egypte serait en outre disposée à former les forces de l’armée irakienne sur son sol. Dans ses déclarations sur la participation militaire égyptienne, le président égyptien Abd El-Fattah Al-Sissi est resté plus vague, en particulier après que les autres pays arabes eurent participé aux frappes aériennes contre l’EI en Syrie. Lors de sa visite aux États-Unis fin août 2014, Al-Sissi a évité les déclarations catégoriques sur la question, mais n’excluant pas une participation militaire égyptienne limitée.

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