vendredi 31 octobre 2014

De nouveaux survols suspects de centrales nucléaires par des drones.....


INFOGRAPHIE - Des centrales nucléaires ont été survolées à plusieurs reprises ces dernières semaines. Pas plus tard que dans la nuit de jeudi à vendredi, les gendarmes ont détecté deux nouvelles incursions en Seine-Maritime et dans le Tarn. L'absence de revendications inquiète les associations écologistes.

Au moins douze survols de centrales nucléaires en un peu plus de quinze jours. Et plusieurs survols de sites du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) ces dernières semaines. Autant de visites qui reposent la question de la sûreté des sites nucléaires français. 
Elles ont donné lieu à des dépôts de plainte de la part d'EDF mais aussi du CEA et à des signalements précis aux pouvoirs publics ainsi qu'à l'Autorité de sûreté nucléaire. Une enquête judiciaire est en cours. Les intrusions ont été effectuées de nuit ou très tôt le matin, entre le 5 et le 20 octobre dernier, dans des régions très éloignées. 
Ainsi, le 19 octobre, des survols ont été notifiés dans l'Ain, dans le Nord, dans l'Aube et dans les Ardennes (voir la carte ci-dessous). Un survol pourtant interdit dans un périmètre de 5 kilomètres et de 1 000 mètres d'altitude au-dessus du site.
Ce jeudi 31 octobre, on apprenait deux nouveaux survols auprès de la gendarmerie et d'EDF. Les centrales nucléaires de Penly (Seine-Maritime) et de Golfech (Tarn-et-Garonne) ont, elles, été survolées jeudi soir par des drones, a-t-on appris vendredi auprès de la gendarmerie et d'EDF, confirmant une information d'i-Télé. Le survol a été détecté par les gendarmes chargés de la protection des centrales et par des employés». Comme dans les cas précédents, la société EDF entend porter plainte, a-t-elle affirmé.
Sur ces deux derniers survols, les enquêteurs hier ne manquaient pas de s'interroger sur un éventuel mimétisme. avec les survols précédents. Un peu, disaient-il à l'image du phénomène de clowns qui agressent les passants.
 «On ne parlait de rien, le phénomène n'existait que dans le Nord, les medias s'en sont emparés, il y a désormais des clowns partout dans l'Hexagone». Certes. Sauf que la manipulation d'un drône au dessus d'une centrale est peut-être moins aisée que l'achat d'un costume de clown pour faire le malin dans les rues de sa commune..
Chacune des 19 centrales EDF bénéficie d'une équipe de protection composée d'un agent EDF et d'employés d'entreprises de sécurité. Après 2007 et l'intrusion de Greenpeace dans la centrale de Dampierre (Loiret), l'État avait créé les pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG), chargés de la surveillance des centrales nucléaires. Tous les sites EDF disposent désormais de ces unités. Le CEA et Areva ont leurs propres forces spéciales de sécurité (FLS). «Sauf que cet été, quand nous avons pénétré sur le site du Tricastin, les PSPG n'étaient pas là car ils étaient intervenus en renfort sur le Tour de France. Quand il y a un gros événement autour d'une centrale, les gendarmes sont appelés ailleurs», affirme Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace.
Suite à ces survols, le ministère de l'Intérieur a donné instruction de «neutraliser» les drones. Autrement dit, de les «abattre», explique un gendarme. À la condition express d'être sûr qu'il s'agit bien d'un drone. Pas question de tirer sur un ULM. Mais le phénomène étant nouveau, la question de l'attitude à adopter face à ces engins ne s'était pas posée jusqu'à présent. Ce que confirme EDF: «Jusqu'à maintenant, le protocole n'était pas d'abattre systématiquement à chaque survol.» Le colonel Jean-Pascal Breton, porte-parole de l'armée de l'air, a tenu à relativiser la menace constituée par ces drones, soulignant qu'ils étaient de petite taille.
Montré du doigt, Greenpeace a démenti toute implication dans ces survols. L'association condamne EDF «qui n'a pas été capable d'intercepter les drones». Elle estime que ces engins auraient dû être abattus. 
«Généralement, les associations militantes revendiquent leurs actions. Sinon elles n'ont aucun intérêt, observe Nadine Schneider, porte-parole de Burestop 55, l'association qui lutte contre l'enfouissage de déchets nucléaires basée dans la Meuse. Ici, l'absence de revendication est troublante et inquiétante.»

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