vendredi 18 avril 2014

Thiais : N. 18 ans, témoigne de la barbarie antisémite..


N., dix-huit ans, sort devant chez lui pour fumer une cigarette, à Thiais, dans le Val de Marne (94), vers 23h 30, fin février, alors qu’il n’y a presque personne dans les rues. Il habite en zone pavillonnaire, près d’une Cité.
Deux jeunes de la Cité sortent de la pénombre, d’un buisson et se ruent sur lui, le plaquent au sol, lerouent de coups - qui lui occasionneront jusqu’à 42 jours d’ITT-, lui écrasent le genou, et lui font les poches en même temps, en lui assénant :«  Voilà ce qu’on fait aux Juifs ! On va te tuer !  ».

 Le motif est double : se choisir un jeune juif isolé pour victime d’un passage à tabac terrorisant et en profiter pour le racketter.

Dix minutes plus tard, complètement bouleversé, N. parviendra, néanmoins, à témoigner au commissariat de quartier. Une patrouille va faire le tour de la cité, mais ne parvient pas àappréhender qui que ce soit sur le moment. Dès les jours suivants, N. est envoyé chez ses grands-parents, pour sortir du cauchemar où il a été brusquement plongé et se remettre, loin du quartier.

N. et son frère ne portent aucun signe ostentatoire depuis des années, ont laissé tomber la kippa et même la casquette, il y a un certain temps, à tel point le quartier est devenu dangereux. Mais, fumeurs l’un comme l’autre, il leur arrive de donner une cigarette à un des jeunes de la Cité voisine, plutôt que d’en faire un prétexte à échauffourée. Il s’agit, ni plus ni moins, que de racket déguisé.

Et là, à plusieurs reprises, ils ont eu la surprise d’entendre : « Vous êtes les petits Feujs des… [quartier de Thiais] ! ». Tout se passe comme si, malgré toutes les précautions prises pour ne pas faire de mauvaises rencontres, éviter les coups durs, les petites bandes qui « tiennent les murs » dans la Cité pratiquaient une forme de repérage sur leur simple allure, “mettent leurs listes à jour”, jusqu’au moment, où, à la faveur de la pénombre, quelques-uns d’entre eux décident de passer à l’acte, sans autre motif apparent.
L’antisémitisme y est donc omniprésent, en suspension dans l’atmosphère, même tant qu’il ne se manifeste pas concrètement…

Le SPCJ a été très actif, à la suite de cette agression, apporte une aide psychologique et un soutien moral constant à N. et sa famille. Le Service téléphone 2 fois par jour pour prendre des nouvelles et a mis un avocat à sa disposition, ce qui rassure le jeune homme, au moment de témoigner en Justice. N. a, en effet, parcouru Facebook à la recherche de ces agresseurs et a fini par les identifier. Il se souvenait clairement en connaître au moins un, avant que tout cela ne chamboule sa vie. Il doit encore confronter ses propres découvertes au fichier de la police.
N. a, finalement, pu être diagnostiqué à l’UCMJ de Créteil. Tout cela prend du temps, alors que tous les repères de la famille sont bousculés. La police, quant à elle, semble surtout contente de pouvoir mettre la main sur les membres d’une bande qu’elle cherchait à appréhender depuis pas mal de temps et remercie le jeune de lui en fournir l’occasion. Mais ensuite ?
La police protège les synagogues, centres communautaires, mais n’aura jamais les moyens de mettre une équipe derrière chaque Juif ou maison juive de France, au motif d’une furie latente, diffuse.

La crainte de sa maman est, surtout, que les agresseurs ne soient pas majeurs et aussitôt relâchés [a posteriori, ce n’est pas le cas, mais le laxisme judiciaire est, en soi, plus redoutable que les coups], peu de temps après la confrontation. Ce qui aurait pour seul résultat de mettre à nouveau le jeune en danger, face à la solidarité déviante de la Cité. L’affaire d’Ilan Halimi revient, alors, à l’esprit de la maman de N, lorsqu’elle évoque les risques de vivre dans de tels quartiers.

, par Violente Agression Antisémite

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