mercredi 25 janvier 2012

Le coeur d’Auschwitz...



 Bande-annonce



SYNOPSIS


Le jour de ses vingt ans, Fania Feiner reçoit une carte de souhaits en forme de coeur dans laquelle lui sont adressés toutes sortes de voeux. En d'autres temps et en d'autres lieux, la chose aurait été banale. Mais Fania Feiner est alors, comme celles qui ont contribué à la réalisation de la carte, emprisonnée à Auschwitz, le tristement célèbre camp de concentration nazi. Une fois en possession du cadeau, Fania le conserve, au péril même de sa vie. Aujourd'hui, ce petit morceau d'humanité est exposé au Centre commémoratif de l'Holocauste de Montréal. Fasciné par l'objet, le documentariste Carl Leblanc tente de retrouver et réunir les signataires de la carte.


Ce long métrage documentaire est le récit d'une enquête menée par un cinéaste qui remonte à la source d'un livre. Un livre en forme de coeur exposé au Centre commémoratif de l'holocauste de Montréal. Le 12 décembre 1944, ce livre a été offert à une dénommée Fania qui célébrait, ce jour-là, ses 20 ans... à Auschwitz. Il contient les voeux d'une vingtaine de femmes qui l'ont fabriqué en secret et au péril de leur vie. Au coeur du mal, elles ont commis un délit d'humanité. En cherchant à les retrouver, les cinéastes tente de donner corps à la grandeur de leur geste.


En 1944, en pleine Deuxième Guerre mondiale, les prisonniers du camp d’Auschwitz, en Pologne, n’avaient qu’une idée en tête : survivre. Avec une infime portion quotidienne d’eau et de pain, elles s’accrochaient tant bien que mal au mince espoir de quitter un jour cet enfer.


Leur ayant à toutes tatoué un numéro sur le bras, les Allemands pensaient en avoir fait des animaux, des êtres sans aucune dignité. Ils s’étaient trompés. Parmi les prisonniers se trouvaient des femmes qui travaillaient à l’usine de munitions.


Puisque c’était le 20e anniversaire de l’une d’entre elles – Fania Fainer –, une quinzaine de ses «collègues» ouvrières ont décidé de lui confectionner un charmant petit carnet de fête en forme de coeur.


Ses nouvelles amies ont fabriqué le carnet avec des matériaux qu’elles ont réussi à dérober à l’insu de leurs surveillants. Leurs souhaits d’anniversaires ont été écrits dans leur propre langue, en polonais, allemand, français et hébreu.


Un mois plus tard, en janvier 1945, Auschwitz était évacuée et les quelque 60 000 survivants entamaient «la marche de la mort» pour se rendre en Allemagne. Au moins 15 000 d’entre eux allaient mourir, mais Fania a réussi à tenir bon, gardant tout ce temps le cœur caché sous son bras.




La fiche du film
Plus de soixante ans plus tard, qu’est-il arrivé de ces quinze prisonnières qui ont risqué leur vie pour offrir ce carnet d’exception? Le réalisateur québécois Carl Leblanc est parti à la recherche de ces femmes à travers le monde, de Montréal à Washington, en passant par Jérusalem, Paris, Auschwitz et l’Allemagne.
Alors que la majorité des documentaires sur la Deuxième Guerre mondiale sont très dramatiques et émotionnellement lourds, en raison évidemment du récit tragique, Le coeur d’Auschwitz se veut beaucoup plus lumineux et porteur d’espoir. Le cinéaste lui-même le qualifie de «feel-good movie», une description habituellement attachée aux œuvres de fiction.


Puisque la recherche de ces fameuses prisonnières était remplie d’embûches (pour la plupart, il n’y avait que les prénoms de ces femmes), le cinéaste, en compagnie de son collaborateur scénariste et producteur, Luc Cyr, a choisi de concentrer la majorité du documentaire sur cette quête d’informations, au dépend de l’histoire fascinante en soi du petit carnet en cœur.


Et c’est là l’aspect plus discutable – le seul – du documentaire. On voit le cinéaste un peu trop souvent à la caméra insister auprès des femmes pour qu’elles racontent leur histoire, alors que la majorité a préféré oublier ce pan très difficile de leur vie. Certes, l’insistance du réalisateur a porté ses fruits puisque le résultat au bout du compte en est un très touchant. Mais, une plus grande réserve au niveau du montage aurait été préférable.


MARQUÉES À JAMAIS


Car les véritables actrices de ce documentaire, ce sont évidemment les survivantes d’Auschwitz. Des femmes qui ont poursuivi leur existence marquée à jamais et pour qui le carnet de fête n’était pas un objet si spécial lorsqu’elles l’ont confectionné.


À la toute fin, lorsqu’on voit Fania recevoir pour ses 84 ans le même genre de carnet en cœur fabriqué avec amour par des enfants d’une école montréalaise, on ne peut qu’être ému avec elle et sa fille par cette scène à fleur de peau.


«S’il fallait qu’un de ces quatre, mon âme se disperse. Bien avant qu’elle ne s’écarte du corps qui la berce. […] S'il fallait qu'à cause d'elle, ton nom s’efface de ma mémoire», chante Daniel Bélanger vers la fin du documentaire.


Grâce à son travail, Carl Leblanc s’est assuré qu’on se rappellerait que dans toute l’horreur vécue durant la Deuxième Guerre mondiale, il y a eu au moins une histoire de dignité et d’humanité.


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