dimanche 31 octobre 2010

HABIR(Croque-Mort)...TEMOIGNAGE.par Somelier Richard.

HABIR(Croque-Mort)...TEMOIGNAGE.par Somelier Richard.




Témoignage juif.


HABIR….Pluriel HABIRIM.


Croque-Mort.


J’ai été malgré moi par quatre fois, les circonstances l’exigeaient, sur le champ des défunts. Je remplaçais un préposé à cette tâche lors d’enterrements. Au cimetière du Borgel.


A l’époque, la communauté juive de Tunis en avait un régiment. Puis avec les départs cette profession s’amenuisait au fil du temps.


Sur la demande de Monsieur Nacache, le chef de service des pompes funèbres de la communauté juive, j’ai du me plier à son invitation par manque de personnel.


Avec beaucoup d’hésitation et de crainte, je consentis à cette Mitsvat.


Alors que je ne suis pas fait pour cela.


Il me dit, en devinant ma peur ‘…Ye ould Chemyouni, me trkhe’fch mel mi’yet, me i fi’jaych … ! Téma qen el lssen él massat mta lââ’bèd elli yoq’tol… !’ Fils Simèoni, n’aie crainte du mort il ne fait aucun mal mais prend garde de la langue des gens, celle qui tue… !’


Il avait bien raison. LA LANGUE POURRIE DES GENS. DES FEMMES AMIES SURTOUT AVEC QUI J AI PARTAGE LE SEL ET LE PAIN.


J’étais donc debout près du cercueil, dominant le trou. Il m’ordonna de me déchausser, ce que je fis et de descendre dans la fosse. Ce que je fis aussi en remontant les revers de mon pantalon.


J’étais comme un sportif de barre parallèle en équilibre, suspendu au-dessus du trou.


Puis, je me laissais tomber sur le sol recouvert de plâtre. J’attendais.


Deux autres employés, en haut, ouvraient le couvercle. Je suivais la manœuvre, la peur dans le ventre.


Avec délicatesse et professionnalisme, ils sortirent le défunt avec précaution. Son corps était enveloppé dans son linceul blanc.


Attaché par trois rubans blancs ; l’un au cou, l’autre à hauteur de poitrine, et le dernier lui serrait les pieds. J’avais les bras levés attendant la remise. On me le posa sur les mains.


Mon coéquipier le reçu aussi. J’avais sa tête au niveau de mon visage.


Il sentait la fleur


d’oranger. Puis tout en synchronisant mes gestes avec mon compagnon de fortune, je ramenais son corps à hauteur de ma poitrine puis en dernier ressort à hauteur de mes pieds.


L’espace était étroit et je faisais cause commune avec son corps.


Il était étendu à présent entre mes deux pieds sur le sol blanc.


J’étais pris par l’émotion et je laissais couler des larmes que je retenais mal sur son dernier costume.


J’avais l’impression de ne plus être sur la terre mais dans la terre.


Avec lui. Mon âme l’accompagnait. Une sensation bizarre m’enveloppa.


J’étais hors du temps des vivants à un tel point que je n’entendis pas le chef me lancer d’en haut


‘…Hatlou el mkheddè méghir me rassou i derda…’


('...Poses lui le coussinet en prenant bien soin de lui caler la tête…’.)


Ce que je fis.


Il me regarda puis me dit ‘…Chnouè, okh’rej tèiouè… ! Alors quoi … ! Sors à présent… !


Je sortais du trou. Me lavais les mains tout en disant ‘…ECHMAH OUL DENIE OUEKHRE… !’


Qu’on ne vienne pas me parler de respect pour les morts.

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